|
Rubriques
Liens
|
Home
| Album-Photo
| Contact
|
EPISODE 59 - LE DIABLE EN PERSONNE
L'Episode 59 “ LE DIABLE EN PERSONNE » est la deuxième partie de la pièce intégrale « LA COURONE DU LUTIN ENCHANTE " dont voici l'épisode 60 (Partie 3) en lecture que vous pouvez découvrir en cliquant sur ce lien
Les épisodes 58 (Partie 1), 59 (Partie 2) et 60 (Partie 3) sont extraits de la série intégrale « Les Nouvelles Aventures Fantastiques de Roberto » comprenant 95 épisodes. (Tome 8)
S’agissant également de la « série 8 » qui regroupe 12 pièces de théâtre écrites entre le printemps et l’été 2006 d’après la mini-série théâtrale « LA BALADE MERVEILLEUSE »
TITRE : « Les Nouvelles Aventures Fantastiques de Roberto »
dans :
« Le diable en personne »
59-ième épisode
SIGRID. (la princesse – vieille femme)
ELUNA (la reine des elfes)
SIGRID (La princesse)
ASBJORN (Le prince)
GURHAL LE TROLL (Le mangeur de lutin)
LE CAPITAINE DIAZ
LE CHEVALIER DU CHÊNE
JEAN DE NARBONNE
LA LICORNE
LADY LIDIA
LADY SILVIA
ELUNA (la reine des elfes)
ASTRID (La reine des fées)
ARNULF (Joueur de tambourin)
VILMA (Joueuse de violon),
KNUT (Joueur de flûte)
BJORN
FRIDEBORG
RIGBORG
SIGURD
SVENJA
SUNNIVA
THORBJORN
THORVALD
VILMA
VILHELMINE
GENRE : Comédie d’Aventure Fantastique
AUTEUR : Emilien Casali
LIEU : L’action se déroule dans la forêt de Skuleskogen en Suède
EPISODE 59 : « Le diable en personne » (2006)
Deuxième partie de la pièce « La couronne du lutin enchanteur » (26 pers)
AUTEUR : Emilien Casali - Email : casali-emilien1@orange.fr
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques)
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://compballadins.populus.ch
PROLOGUE
SIGRID (La princesse), ASBJORN (Le prince), ELUNA (la reine des elfes), ASTRID (La reine des fées) , ARNULF (Joueur de tambourin), BJORN, FRIDEBORG, KNUT (Joueur de flûte), RIGBORG, SIGURD, SVENJA, SUNNIVA, THORBJÖRN, THORVALD, VILMA, VILHELMINE, LE CAPITAINE DIAZ, LA LICORNE
BJORN, lève sa choppe
A la santé du prince Asbjorn et de la princesse Sigrid !
TOUT LE MONDE, lève sa choppe
Hourra ! Hourra !
ASTRID, la fée s’approche de lui
Et maintenant, place au cadeau des amoureux !
Elle fait apparaître une cage dans laquelle 12 papillons sont enfermés aux couleurs arc-en-ciel
SIGRID
Quels magnifiques papillons ! D’où viennent-ils, fée Astrid ? De toute ma vie, je n’en ai vu de semblables.
ASTRID
Ils protègeront votre bonheur ! C’est le marquis de Toscane qui me les a remis pour vous. Il a installé son chapiteau non loin d’ici. Ses compagnons et lui donneront une représentation théâtrale dans quelques heures. « Ouvrez la cage en cas de malheur ! », m’a-t-il dit. « Les papillons se chargeront du reste ! »
ASBJORN
Ton présent nous honore, fée Astrid ! L’arc-en-ciel est un beau présage.
Je crois au contraire que sa présence en ce lieu rendra notre peuple sage.
Depuis l’aube des temps, la paix règne dans notre joli Comté avec partage.
Je ne connais personne en ce monde qui pourrait ternir ce beau paysage.
SIGRID, se saisit de la cage et la dépose sur un petit comptoir
Tu remercieras le Marquis de Toscane de notre part, fée Astrid. Dès que nous aurons un moment, nous irons assister à son spectacle. Et maintenant,
reprenons les festivités ! Musiciens, en piste !
Arnulf joue du tambourin, Knut joue de la flûte et Vilma du violon. Tout le monde se remet à danser.
FIN DU PROLOGUE
----------
ACTE 1 / SCENE 1
ELUNA, la reine des elfes, surgit par la fenêtre
« Prince Asbjorn ! Prince Asbjorn ! Le diable en personne arrive !
Son fiacre se rapproche de l’Auberge à toute allure ! Pas âmes qui vivent !
A coup de cravache, il frappe violemment la pauvre licorne chétive
Qui galope fébrilement dans la nuit, son regard mourant qui s’esquive.
Le coeur meurtri, jambes engourdis, du sang coule en guise de salive.
Le diable lui hurle dans l’oreille : « Maudit sois-tu, licorne ! Tu vas périr ! »
Son ricanement fait trembler les oiseaux et arbres dans la prairie.
Le diable a les dents longues, la langue bien pendante et les yeux avides.
Dans le fiacre l’accompagne deux femmes au regard triste, deux ladies
Retenues dans les bras d’un monstre aux yeux verts et au front dégarni.
Il faut protégez la couronne, la belle princesse Sigrid et vos chers amis !
Sans plus tarder, je conseille aux invités de se rendre sur l’autre rive.
ASBJORN
Laissons venir le diable en personne et sa folle équipée sauvage.
Seul l’or et les diamants l’intéressent. Evitons tous dommages.
Nous lui offrirons la couronne. Ensuite, il poursuivra son voyage.
Offrons-lui quelques mets délicieux dignes de son plumage.
LE CAPITAINE DIAZ, (une cravache à la main) arrive sur un fiacre tiré par une licorne
Hue ! Hue ! Hue !
Tout le monde se rassemble autour du prince Asbjorn, horrifié. Le fiacre tourne autour d’eux, laissant dégagé de la fumée…
FIN DE LA SCENE 1
-----------
ACTE 1 / SCENE 2
SIGRID (La princesse), ASBJORN (Le prince), ELUNA (la reine des elfes), ASTRID (La reine des fées) , ARNULF (Joueur de tambourin), BJORN, FRIDEBORG, KNUT (Joueur de flûte), RIGBORG, SIGURD, SVENJA, SUNNIVA, THORBJÖRN, THORVALD, VILMA, VILHELMINE, LE CAPITAINE DIAZ, LA LICORNE, GURHAL LE TROLL
LE CAPITAINE DIAZ, donne un coup de cravache à la licorne
Stop ! Arrête-toi, maudite Licorne ! Nous voici arrivés au pays des lutins ! Et que je n’entende surtout pas le souffle de ta voix, sans quoi je te transperce le cœur avec mon épée.
ASBJORN
Qui que tu sois, l’ami, sois d’emblée le bienvenu à notre au festin !
LE CAPITAINE DIAZ, descend du fiacre avec une jambe en bois et un bras en acier
Diable ! N’a-t-on jamais entendu parler du Seigneur Diaz dans ce Comté ? Toi et les tiens semblez ignorer ma réputation qui dépasse les frontières, lutin ? J’ai amassé beaucoup l’or sur toutes les mers du globe. Bien des batailles il m’a fallu remporter. Au Japon, contre des samouraïs, j’ai failli laisser ma tête. Aux Indes, un épicier farouche m’a arraché mon pied. A Kongo land, j’y ai laissé mon bras droit. (Il verse quelques larmes) Des mois durant, j’ai terriblement souffert pour gagner honnêtement ma vie. (Il sort un mouchoir de sa poche) Ma réussite, je la dois à la force de mes poignées. Aujourd’hui, avec mon or, je peux tout m’acheter. Je peux rouler en fiacre et montrer mes signes extérieurs de richesse à tout le monde. Les portes des plus grands palais s’ouvrent devant moi. Je suis considéré comme un héro national dans le nouveau monde. Des chirurgiens m’ont recousu la tête moyennant quelques pièces d’or. Un menuisier de grand talent m’a fabriqué cette jambe de bois que je ne quitte plus désormais. Un forgeron a conçu pour moi ce bras d’acier articulé. Grâce à mon or, je peux tout m’acheter.
ASBJORN
Toutes mes félicitations, valeureux Seigneur !
LE CAPITAINE DIAZ
Cependant, pour être entièrement satisfait, il me manque une dernière chose.
ASBJORN
Pourquoi ne vous contentez-vous pas déjà de ce que vous possédez, Seigneur Diaz ?
LE CAPITAINE DIAZ
Je veux encore posséder ! Je ne suis jamais rassasié.
ASBJORN
S’il vous manque bien une chose, c’est le bonheur.
LE CAPITAINE DIAZ
Mon cœur connaîtra le bonheur lorsque je posséderai
La Couronne du lutin enchanteur.
ASBJORN
Cette couronne est indéracinable. Je suis désolé,
Elle n’est pas à vendre, Seigneur.
LE CAPITAINE DIAZ
Ai-je laissé entendre aux oreilles de l’assemblée
Que je comptais l’acheter, enchanteur ?
ASTRID, la fée
Qu’as-tu faire de si grandiose, si ce n’est piller
Des trésors, pour mériter ce bonheur ?
LE CAPITAINE DIAZ
Oublies-tu que j’ai vendu des esclaves au marché
Et fait du nouveau monde sa splendeur.
ASTRID, la fée
Tu as maltraité des femmes sans la moindre pitié,
Et les a poussé tout droit dans le malheur.
LE CAPITAINE DIAZ
L’appât du gain, depuis la nuit des temps, a poussé
Les hommes à commettre des horreurs.
FRIDEBORG
Le diable, aujourd’hui, ose venir chez nous réclamer
La couronne du lutin enchanteur.
LE CAPITAINE DIAZ
Moi, Diaz le pirate, je veux et exige que vous me remettiez
Le joyau qui vaut tant de valeur.
ELUNA, la reine des elfes, s’approche de Diaz et lui tire l’oreille
Retourne dans ton nouveau monde, ô toi l’étranger. Tu ne mérites pas cet honneur.
LE CAPITAINE DIAZ, la chasse avec sa cravache
Hors de ma vue, vilaine empotée !
LA LICORNE
Pince-lui le nez, petite sœur !
LE CAPITAINE DIAZ, lui donne un coup de cravache et l’assomme
Ferme-la, licorne de malheur !
GURHAL, (voix caverneuse) ouvre violemment la porte
Il est grand temps que j’aille les dévorer !
LE CAPITAINE DIAZ
Gurhal, « roi des Trolls », avec ma bénédiction, mange-les ! Epargne seulement l’enchanteur.
GURHAL, (voix caverneuse), sort du fiacre, un filet en main
Ronger mes ongles, j’en avais plus qu’assez !
Mon estomac criait : « aigreur ! »
ASTRID
Sauve qui peut ! Le troll va tous nous manger !
Quittons l’auberge de l’enchanteur !
LA VOIX CAVERNEUSE, à l’intérieur du fiacre
Je meurs de faim, les enfants !
Pris d’horreur, tout le monde s’enfuit sauf le prince et la princesse. Le monstrueux troll poursuit les lutins, le filet à la main…
FIN DE LA SCENE 2
--------------
ACTE 1 / SCENE 3
SIGRID, plonge dans les bras d’Asbjorn
Protégez-moi, mon prince ?
ASBJORN
Allez sur l’autre rive et attendez-moi ! Je vous y rejoindrai plus tard.
LE CAPITAINE DIAZ, dégaine son épée qu’il plante dans le dos de Sigrid qui s’effondre
Adieu, princesse !
ASBJORN, s’agenouille devant sa fiancée et lui prend la main
Qu’as-tu fais là, Diable d’homme ? (Il pleure) Pourquoi lui as-tu retiré la vie ?
LE CAPITAINE DIAZ, lui pointe l’épée dans le dos
Le troll la dévorera plus tard ! Maintenant, lève toi, lutin et conduis-moi jusqu’à ma chambre. Le festin ne fait que commencer. Avance !
Asbjorn quitte les lieux sous la menace de l’épée de Diaz
La licorne gît sur le sol, inconsciente…
Peu près, la cage qui renferme les papillons s’ouvre.
Un papillon bleu sort de la cage et se métamorphose (Il prend la forme physique d’Emilio le baladin. Lequel soulève la princesse dans ses bras et l’emporte à l’extérieur…
FIN DE LA SCENE 3
-------------
ACTE 1 / SCENE 4
LADY LIDIA, LADY SILVIA, LE CHEVALIER DU CHÊNE, JEAN DE NARBONNE, LA LICORNE
La nuit tombe…
LADY SILVIA, sort du fiacre, un pied enchaîné à un boulet
On peut descendre du fiacre, tout le monde est parti.
LADY LIDIA, sort du fiacre, un pied enchaîné à un boulet
Je saigne de la main droite, ma sœur ! Le méchant troll a failli me la manger.
LADY SILVIA, traîne son boulet avec elle
Il faut impérativement vous faire soigner, ma pauvre chérie !
LADY LIDIA, traîne son boulet avec elle
Qu’allons-nous devenir, Lady Silvia ? (Elle lui prend une main et l’entraîne vers la sortie) Fuyons ce lieu tant qu’il est encore temps, le méchant troll va nous dévorer tout cru.
LADY SILVIA, la retient
Ne faites pas la sotte, voyons ! Vous allez vous attirer la foudre du diable !
LADY LIDIA, lui plonge dans les bras et fond en larme,
J’ai peur, Lady Silvia !
LADY SILVIA
Taisez-vous et écoutez-moi attentivement : nous n’irons pas loin avec ce boulet au pied. Ne prenons aucun risque. La fuite n’est pas une solution. Nous devons affronter le diable et sa vilaine bête. Notre époux est follement amoureux de moi. J’ai remarqué qu’il était prêt à se mettre en quatre pour combler mes moindres caprices. Je saurai le mener par le bout du nez ! Courage, Lady Lidia ! Je finirai par le faire ramper à mes pieds. Maintenant, vous aller vous faire soigner la main. Voyons voir… où pourrais-je trouver des pansements ?
LADY LIDIA, la serre dans ses bras
Restez avec moi ! Ne me laissez pas seule ! Le monstre va revenir.
LA VOIX DE JEAN DE NARBONNE, à l’extérieur de l’auberge
Êtes-vous bien certain de vouloir entrer à l’auberge de la Couronne, Chevalier du Chêne ?
LA VOIX DU CHEVALIER DU CHÊNE, entre dans l’auberge, un manuscrit dans une main et dans l’autre une plume, suivi de Jean de Narbonne
Maintes fois vous ai-je dit que nous tenons là le scoop du siècle, Jean de Narbonne. Chaque élément de cette farce a une importance capitale. La licorne en est un également. Nous ne devons rien manquer.
LA VOIX DE JEAN DE NARBONNE
Nous ferions mieux de faire marche arrière tant qu’il est encore temps. J’ai aperçu un troll dans la forêt qui dévorait des enfants. Cela me donne la chair de poule ! Je ne tiens pas à être sa prochaine victime, comprenez-vous ?
LE CHEVALIER DU CHÊNE, entre dans l’auberge, un manuscrit dans une main et dans l’autre une plume, suivi de Jean de Narbonne
Cessez de contredire mes plans à chaque fois. Le Marquis de Toscane ne va pas tarder à faire tomber son masque ! J’en mettrai même ma main à couper !
JEAN DE NARBONNE, tient une lanterne en main
En ce lieu, qui donc voulez-vous interroger ? Les lutins ont tous été dévorés.
LE CHEVALIER DU CHÊNE
Le témoignage de Diaz le pirate est crucial.
JEAN DE NARBONNE
On prétend qu’il est dangereux et sans pitié. Nous finirons dans l’estomac du troll, vous dis-je ! Renoncez !
LE CHEVALIER DU CHÊNE
J’aperçois les 2 femmes du pirate. Prenons leur témoignage à chaud ! Eclaire-moi avec ta lanterne. Et puis cesse de pleurnicher ! (Il s’approche des Ladies, Lady Lidia en larme, dans les bras de Lady Silvia) Mesdames, pourriez-vous nous renseigner, s’il vous plait ? Voilà, nous cherchons à éclairer le mystère qui entoure la vie du Marquis de Toscane. Je travaille pour un quotidien parisien qui s’intéresse aux phénomènes surnaturels. Le Marquis a planté son chapiteau tout prêt d’ici et compte donner un spectacle en représentation.
LADY LIDIA, tremble de peur dans les bras de Lady Silvia
Passez votre chemin, gentilhomme, le vilain monstre va vous dévorer tout cru.
JEAN DE NARBONNE
Cette femme a raison, Chevalier ! Je n’ai nullement envi de finir dans l’assiette du troll. Je vous en supplie, cessez de faire l’obstiné. Partons !
LE CHEVALIER DU CHÊNE, prend des notes avec sa plume
Pouvais-je savoir, Mesdames, quels sont les rapports entre Diaz le pirate et le marquis ? (Il leur tend un mouchoir) Séchez vos larmes, je vous prie.
LADY SILVIA, se saisit du mouchoir et sèche ses larmes
Un peu de dignité, ma sœur, des journalistes nous interrogent. Ressaisissons-nous !
LE CHEVALIER DU CHÊNE
Leurs rapports sont-ils de nature amicale ?
LADY SILVIA
Ce n’est pas le grand amour entre eux, Monsieur le Chevalier.
LE CHEVALIER DU CHÊNE, prend des notes
Et maintenant, pouvez-vous me dire quels sont les rapports entre le capitaine Diaz et ses femmes depuis qu’il est devenu riche ? Sont-ils harmonieux ? On prétend qu’il maltraitait les femmes autrefois. Est-ce exact ?
LADY SILVIA
Tout ceci n’est que fausse rumeur. Notre époux a toujours été un ange. Toutes ces histoires sordides sur son compte sont des mensonges. Ses ennemis sont jaloux. Diazinho est un homme délicat. Il n’a jamais porté la main sur ses femmes. Pour elles, il est prêts à se mettre en quatre.
LE CHEVALIER DU CHÊNE
Trouvez-vous normal qu’il mette des boulets au pied de ses femmes ?
LADY SILVIA
Les boulets sont là pour nous rappeler notre engagement marital. Nous lui sommes dévouées corps et âme.
LE CHEVALIER DU CHÊNE, continue de prendre des notes
Je note : vous dites que votre époux a les mains propres et qu’il se comporte en véritable gentleman avec ses épouses… vous dites aussi qu’il n’a été mêlé à aucune affaire sordides dans le passé…
LADY SILVIA
Mon mari est un saint.
LA LICORNE, se relève
Le diable s’en prend aux enfants. Depuis quelques jours, il ordonne à son troll de dévorer tous les enfants.
LADY SILVIA
Tais-toi donc, maudite licorne ! Le diable a les oreilles qui sifflent !
LADY LIDIA
Il envisage aussi de les vendre à des marchands d’organes sur le marché. Il faut à tout prix le dénoncer aux autorités, Tous les enfants de ce comté vont passer à la casserole.
LADY SILVIA
Tais-toi ! Tu vas nous attirer des ennuies !
FIN DE LA SCENE 4
-------------
ACTE 1 / SCENE 5
LE CAPITAINE DIAZ, LADY LIDIA, LADY SILVIA, LE CHEVALIER DU CHÊNE, JEAN DE NARBONNE, LA LICORNE
LE CAPITAINE DIAZ, surgit, la cravache à la main
Que se passe-t-il, ici ? D’où provenaient ces gémissements ?
LADY SILVIA
Ce n’est rien, mon amour ! Ta seconde épouse s’est blessée à la main. Il faut la soigner à tout prix, elle risque l’hémorragie. Quant à nos deux pigistes, ceux-ci souhaitent s’entretenir avec vous. Ils ont une bonne nouvelle à vous annoncer.
JEAN DE NARBONNE, chuchote à l’oreille du Chevalier
Allons-nous en sur la pointe des pieds, Chevalier, je sens l’orage gronder.
LE CAPITAINE DIAZ, regarde la main de Lidia
Ce n’est qu’une toute petite blessure. Le lutin va la soigner.
Fichez le camp d’ici, femmes ! J’ai d’autres chats à fouetter.
LADY SILVIA, lui fait un petit massage dans le dos
Diable, je vois que ton dos est tendu lorsque tu es énervé.
Me laisserais-tu de ma main douce, tendrement, le masser ?
LE CAPITAINE DIAZ
Un jour, peut-être, qui sait ? je serai calme et à la fois consolé
Lorsque j’aurai enlevé tous les lutins de cette maudite vallée.
LADY SILVIA, lui masse le dos
Je sens que les affaires du noble diable vont bien fonctionner.
Ensuite, sur les gondoles à Venise, tu as juré qu’on se baladerait.
LE CAPITAINE DIAZ
Une fois là-bas, j’ai pour intention de te vendre au grand marché.
Ta sœur et toi, plus de 50 000 pièces d’or, vous me rapporterez.
LADY SILVIA
Je vois que tu n’as toujours pas perdu la main, mon diable adoré.
LE CHEVALIER DU CHÊNE, prend des notes
Pourriez-vous m’accorder une minute, Diazinho, j’ai à vous parler.
LE CAPITAINE DIAZ
Qui t’a dit quoi et que sais-tu au juste sur mon ancienne identité ?
LE CHEVALIER DU CHÊNE
Votre renommé, Seigneur Diaz, est reconnue dans le monde entier.
LE CAPITAINE DIAZ, lui arrache le manuscrit des mains
Lâche ce manuscrit des yeux lorsque tu parles à ta grande Majesté !
LE CHEVALIER DU CHÊNE
On dit de vous que vous êtes le plus beau de tous les damnés.
Que votre fortune, à la sueur de votre front, vous la devez.
LE CAPITAINE DIAZ, le prend par le col et le secoue
Tu crois que j’ignore que tu m’épies sans cesse, Chevalier ?
En passant par le Japon, les Indes et maintenant dans cette contrée.
LE CHEVALIER DU CHÊNE
Figurez-vous, Seigneur, que je travaille pour le scoop de l’année.
La troupe du Marquis se rend toujours là où vous rendez.
LE CAPITAINE DIAZ, cesse de le secouer
Aux Indes, contre un sac d’or, deux femmes, je lui ai échangé.
Que sais-tu exactement de ce saltimbanque et de sa tournée ?
LE CHEVALIER DU CHÊNE, se saisit de la cage des papillons
J’ai appris que sur la marchandise, cet homme vous a trompé !
Où que vous soyez, des papillons sont là pour vous le rappeler !
LE CAPITAINE DIAZ, prend la cage dans ses mains
Mon fiacre a croisé son chapiteau en chemin, dans la forêt.
Lui et ses Compagnons Balladins, bientôt, vont être dévorés.
LE CHEVALIER DU CHÊNE, lui reprend le manuscrit des mains
Le Marquis dévoré par un troll attardé. Diable ! Quel pied !
Voilà l’article qui fera la une des journaux du monde entier.
LE CAPITAINE DIAZ
Tu ajouteras sur l’article que le capitaine Diaz l’a fait juger
Pour avoir enlevé des enfants qu’il comptait exploiter.
LE CHEVALIER DU CHÊNE
Je ferai de vous le plus grand sauveur de l’humanité.
LE CAPITAINE DIAZ
Je veux que chaque jour la gloire soit à ma portée ! Prenez mon fiacre, ma licorne va vous accompagner.
Il donne un coup de cravache à la licorne
Le Chevalier et Jean de Narbonne grimpent sur le fiacre qui les emporte dans la contrée…
JEAN DE NARBONNE
Etes-vous certain de prendre la bonne voie, Chevalier ?
LE CHEVALIER DU CHÊNE
Crois-tu que je sois assez bête pour, au coté du diable, me ranger ? J’ai promis au marquis que je lui rapporterai la licorne.
JEAN DE NARBONNE
Voilà qui fait de vous un bon et raisonnable Chevalier.
FIN DE LA SCENE 5
---------------
ACTE 1 / SCENE 6
GURHAL, LA VIEILLE FEMME, LE CAPITAINE DIAZ
LE CAPITAINE DIAZ
Allez dans votre chambre, Mesdames ! Je souhaiterais contempler seul ces jolis papillons.
Les deux ladies rentrent dans la chambre…
LE CAPITAINE DIAZ, contemple les papillons dans la cage
Ces papillons vont me rapporter beaucoup d’or.
GURHAL, surgit avec son grand filet rempli de lutins
J’ai réussi à cueillir toute l’assemblée des lutins, Maître Diaz. Me permettez-vous de passer à table ?
LE CAPITAINE DIAZ
Ton estomac s’est assez gavé de lutins pour aujourd’hui. J’ai un autre projet pour eux. Nous allons les vendre au marché des organes. Ils nous rapporteront beaucoup d’or. A partir de maintenant, tu vas apprendre à te civiliser en société. Tu vas changer de régime alimentaire. Tu m’accompagneras bientôt dans le grand monde.
GURHAL
Que voulez-vous que je mange à la place des hommes ? C’est la seule nourriture que je peux digérer.
LE CAPITAINE DIAZ
Avec ce que me rapportera ma couronne, bientôt, j’aurai de quoi t’offrir du gigot d’agneau.
GURHAL
Mes tendres yeux verts souhaiteraient contempler la couronne ?
LE CAPITAINE DIAZ
Je la porte sur la tête, idiot !
GURHAL
Je ne vois rien sur votre tête, Seigneur.
LE CAPITAINE DIAZ
C’est normal, idiot, puisque je fais semblant de la porter sur ma tête. Je ne tiens pas à ce qu’on me la vole. Tu comprends cela, n’est-ce pas ?
GURHAL, contemple la tête du capitaine
En effet, je la trouve très jolie !
LE CAPITAINE DIAZ, lui botte les fesses
Idiot ! Comment peux-tu la trouver jolie alors qu’elle n’y est pas ?
LA VIEILLE FEMME, entre, une canne à la main
Bonjour Messieurs ! Je souhaiterais m’entretenir avec le Seigneur Diaz ! Je viens faire apparaître le bonheur à l’auberge. Je suis la vieille femme du bois joli.
GURHAL, s’approche d’elle et lui prend le bras
Es-tu encore comestible à ton âge, vieille femme ?
LE CAPITAINE DIAZ, lui botte les fesses
Va-t-en, idiot ! J’en fais tout spécialement mon affaire. Il n’y a que moi qui ai droit au bonheur, pas toi ! (Il fait le baisemain à la vieille femme) Cela tombe bien, vieille femme, je le cherche en vain.
LA VIEILLE FEMME
Pour lui, es-tu prêt à m’offrir un million de pièce d’or ?
LE CAPITAINE DIAZ
Je n’ai pas un million de pièce d’or sur moi. Je regrette.
LA VIEILLE FEMME
Pas de pièces d’or, pas de bonheur ! (Elle fait demi-tour) Au revoir, Seigneur Diaz !
LE CAPITAINE DIAZ
Attends, vieille femme ! Ne pourrais-je pas t’échanger autre chose contre le bonheur ? Dis-moi ce qui te ferait plaisir et tu l’auras.
LA VIEILLE FEMME
Rends la liberté à ces papillons et tu recevras tout le bonheur dont tu rêves d’avoir.
LE CAPITAINE DIAZ
Ce ne sera pas possible, vieille femme, je compte vendre sur les marché chaque papillon pour 200 000 mille pièces d’or. Et si mes calculs sont bons, les 11 papillons devraient me rapporter la coquette somme de deux millions de pièce d’or.
LA VIEILLE FEMME
Je possède un papillon qui en vaut le triple. Il est unique au monde.
LE CAPITAINE DIAZ
Crois-tu qu’il pourra faire mon bonheur ?
LA VIEILLE FEMME
Avec lui, tu pourras te passer de tout l’or du monde. Lorsque tu claqueras des doigts, il exaucera tous tes vœux dans la seconde qui suit. Je te l’échange contre les 11 papillons.
LE CAPITAINE DIAZ
Marché conclu ! De quelle couleur est-il ? Montre-le moi !
LA VIEILLE FEMME, ouvre sa main et fait apparaître un papillon bleu à tâches dorées qui s’envole
Il est bleu comme l’azur, Il fera ton bonheur jusqu’à la fin des temps.
LE CAPITAINE DIAZ
Attrape le papillon avec ton filet, Gurhal ! Ne le laisse pas s’échapper.
GURHAL
Mon filet est plein, Maître Diaz.
LE CAPITAINE DIAZ
Je ne veux rien savoir, idiot ! Tu attrapes ce papillon, un point c’est tout.
GURHAL
Les lutins risquent de s’échapper ?
LE CAPITAINE DIAZ
Nous n’avons plus besoin d’eux maintenant que nous avons le papillon. Dans quelques temps, tu mangeras du gigot. Ton estomac cessera de crier : « aigreur ! »
GURHAL, ouvre le filet et laisse l’assemblée des lutins s’échapper
Tu as raison. Mon estomac mérite mieux que ces lutins aux cuisses de grenouille. Partez, lutins et ne remettez plus jamais les pieds chez mon maître. (Il court après le papillon qui s’enfuit à l’extérieur)
L’assemblée des lutins s’enfuit également…
FIN DE LA SCENE 6
-------------
EPILOGUE
LA VIEILLE FEMME
Maintenant, tu dois respecter ta parole, Seigneur : le papillon bleu en échange de la liberté des 11 autres.
LE CAPITAINE DIAZ
Il y a une chose que tu sembles ignorer, vieille femme : le diable n’a pas de parole !
En échange de ce papillon, laisse-moi plutôt t’offrir un savon et une brosse. (Il sort de sa poche une brosse et un savon) Tu vas astiquer le parquet de l’auberge jusqu’à ce qu’il brille. C’est un ordre, femme !De mon coté, je vais aller me parfumer à la lavande pour accueillir le bonheur ! Frotte ! Frotte le parquet, vieille femme ! Ton malheur réjouira mon cœur ! (Il rentre dans la chambre avec la cage aux papillons)
La vieille femme astique le parquet avec la brosse et le savon
ASBJORN, sort de la chambre en pleurant
Depuis que ma belle princesse est morte, mon âme pleure jour et nuit.
Jamais plus je ne la serrerai dans mes bras. Sans elle, je n’existe plus !
Asbjorn s’agenouille
LA VIELLE FEMME
Si j’ai un conseille à vous donner, enchanteur, c’est de rester optimiste.
ASBJORN
Depuis la disparition de la princesse, j’ai n’ai plus du tout goût à la vie. A l’auberge, au service du nouveau Maître de Skuleskogen, je vis reclus.
LA VIELLE FEMME
Un jour, vous referez votre vie avec une autre. Vous ne serez plus triste.
ASBJORN
Aucune femme en ce monde ne remplacera dans mon cœur la belle Sigrid. Avec elle, le bonheur s’en est allé à tout jamais. Depuis, je n’y crois plus.
LA VIELLE FEMME
Dans quelques instants, les Compagnons Balladins vont se mettre en piste.
ASBJORN
Je t’en conjure, vieille femme, ne prononce pas le nom de la troupe du marquis. A cause de lui, ma couronne, ma patrie, ma fiancée et tous mes amis, j’ai perdu.
LA VIELLE FEMME
Et pourtant, Dieu sait qu’il vous veut du bien, toi et tous les habitants de sa liste.
ASBJORN
Plus jamais je ne serai un enchanteur. Qu’ils aillent au Diable, lui et ses abrutis ! Dis au peuple que je n’écrirai plus de poèmes d’amour et d’amitié, jamais plus !
Il quitte les lieux…
LA VIELLE FEMME
Pauvre prince ! Toi qui fus naguère si beau d’esprit. A ta mort, aujourd’hui j’assiste !
La vieille femme continue de frotter le parquet
Le papillon bleu surgit, poursuit par Gurhal, le filet à la main
GURHAL
Petit papillon, laisse-moi te prendre dans mon filet !
Le papillon et Gurhal quitte les lieux…
FIN DE L’EPILOGUE
FIN DU 59-ième EPISODE
Les épisodes 58 (Partie 1), 59 (Partie 2) et 60 (Partie 3) sont extraits de la série intégrale « Les Nouvelles Aventures Fantastiques de Roberto » comprenant 95 épisodes. (Tome 8)
S’agissant également de la « série 8 » qui regroupe 12 pièces de théâtre écrites entre le printemps et l’été 2006 d’après la mini-série théâtrale « LA BALADE MERVEILLEUSE »
CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR ENTRER DANS LE WEB SITE DE L'AUTEUR : EMILIEN CASALI
|
(c) emilien casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 9.09.2019
- Déjà 14301 visites sur ce site!
|
|