EPISODE 9. LA SONNETTE D'ALARME
TITRE : « Les Nouvelles Aventures Fantastiques de Roberto »
Dans :
« La sonnette d’alarme »
9-ième épisode
ROBERTO
MISS MARYL
DON MACARONI
TONI
JULIA FOREST
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
SYLVESTRE (L’ex facteur)
LE HAUT-PARLEUR
GENRE : Comédie Fantastique
AUTEUR : Emilien Casali
Lieu : L’action se déroule sur l’Île des pensionnaires quelque part dans l’espace
EPISODE 9 : « LA SONNETTE D’ALARME » (2005)
Deuxième partie de la pièce « L’île de l’Age d’or » (8 pers)
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques)
Emilien CASALI
Email : casali-emilien1@orange.fr
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http://compballadins.populus.ch/
http://biblioscolaire.populus.ch/
PROLOGUE
JULIA FOREST, TONI, ROBERTO, SYLVESTRE, DON MACARONI
Dans la salle de réception enfumée…
JULIA FOREST, enlacée dans les bras de Toni, un verre en main
Ca fait 2 jours qu’ils sont dans l’île, Toni. Tu m’écoutes ?
TONI, une bouteille de whisky en main
N’angoisse pas autant, ma chérie. Reste tranquille !
JULIA FOREST
La présence de ces 3 abrutis compromet tous mes plans. Tu m’écoutes ?
TONI
Mais oui ! Mais oui !
JULIA FOREST
Il faut les liquider.
TONI
Sa Majesté est pratiquement hors d’état de nuire. Quant à ses deux amis de longues dates… connaissant ton fiancé… je ne donne pas cher de leur peau… Bon, ce n’est pas tout… je dois te quitter, Julia. A tout moment Don Macaroni et ses invités peuvent surgir. Je ne tiens pas à ce qu’il nous surprenne.
JULIA FOREST
Tu as peur ?
TONI
Désolé... c’est l’heure du petit déjeuner pour les pensionnaires. Je dois préparer le jus d’oranges.
JULIA FOREST, le retient par la cravate
Reste là, Toni ! J’ai à te parler sérieusement. Nous devons passer rapidement à la phase 2.
TONI
Tu es folle ! C’est encore trop tôt pour accélérer le processus !
JULIA FOREST
Je ne peux plus attendre. J’ai hâte d’en découdre.
TONI
Je n’ai pas tout à fait achevé mon étude à l’observatoire. Il est difficile de pénétrer dans le programme conçu par Don Macaroni. Laisse-moi quelques jours encore pour trouver la clé.
JULIA FOREST
Je désire vivre seule dans cette île. Tu as 12 heures devant toi pour trouver la solution et te débarrasser de tout le monde. J’ai dit : tout le monde !
TONI
La tâche ne sera point aisée.
JULIA FOREST
Débrouille-toi, je ne veux rien savoir ! Tu les élimines proprement, ok ?
TONI
Très bien. J’utiliserai un silencieux.
FIN DU PROLOGUE
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ACTE 1 / SCENE 1
ROBERTO, surgit en courant, une serviette autour du cou
Salut tout le monde ! Je ne vous dérange pas trop ? Il fait chaud par ici.
TONI
Monsieur Roberto a repris son footing de bon matin ? Monsieur Sylvestre n’est pas avec vous, cette fois-ci ?
ROBERTO
Hier matin, il a couru 2 minutes avec moi pour me faire plaisir. Ce n’est pas trop son truc la course à pied.
TONI
Je comprends cela parfaitement. Dites-moi, combien de kilomètre avez-vous effectué jusqu’à présent ? C’est qu’à force…
ROBERTO, fait du footing sur place
Ce n’est pas le nombre de kilomètres qui m’intéresse, mais plutôt le nombre de tours effectués dans l’île. J’ai remarqué qu’en empreintant la galerie principale, on mettait trente minutes pour faire le tour de l’île. J’achève mon second tour à l’instant. Sinon, les amours vont bien entre vous, mes amis ?
TONI
Je vous demande pardon ?
ROBERTO
Au tour précédent, j’ai cru apercevoir Mademoiselle Forest dans vos bras, mon cher Toni. Je vous ai dit bonjour, or vous n’avez pas répondu, trop préoccupé sans doute à faire le bouche à bouche à Mademoiselle.
TONI
Comment cela ?
ROBERTO
Nous dirons que Mademoiselle Forest a fait un malaise.
TONI
Un malaise…
ROBERTO
Je n’en soufflerai mot à quiconque. Promis, juré !
TONI
je… c'est-à-dire…
ROBERTO
5 minutes de bouche à bouche très langoureux ! Je présume qu’après chaque séance, toutes les femmes sont à vos pieds.
TONI
Quelle séance ?
ROBERTO, lui tape sur l’épaule
Vous êtes un gros veinard, Toni ! Voilà un bail que je n’ai connu pareille sensation. Le rouge à lèvres de ces dames se volatilisait dans la nature sous mes baisers chauds.
TONI
Quel rouge à lèvres ?
ROBERTO
Vous êtes trop jeune pour comprendre, Toni.
JULIA FOREST, se lève
Laisse-moi seul avec ce Monsieur, Toni !
TONI
Je ne sais pas si…
JULIA FOREST
J’ai dit : au boulot !
Toni sort…
FIN DE LA SCENE 1
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ACTE 1 / SCENE 2
ROBERTO
C’est agréable, l’espace. Ne trouvez-vous pas, ma chère et tendre Julia ?
JULIA FOREST
Je vous sers un whisky ?
ROBERTO
Je ne bois jamais d’alcool.
JULIA FOREST, lui tend le narguilé
Le calumet de la paix ?
ROBERTO
Encore moins. Je plane déjà suffisamment comme cela. C’est génial, l’apesanteur, j’ai l’impression de voler.
JULIA FOREST
Asseyez-vous, Roberto !
ROBERTO
Désolé, je n’ai pas terminé mon footing. Encore quelques tours… (Un temps) Toutefois, je souhaiterais me désaltérer avant de reprendre ma course. Serait-il possible d’avoir un jus d’orangess, s’il vous plait ?
JULIA FOREST, frappe dans ses mains
Un jus d’oranges bien pressées pour Monsieur Roberto, Toni !
DON MACARONI, surgit, un plateau en main sur lequel repose un verre de jus de d‘orange et une paille
Voilà pour vous, bon prince !
ROBERTO
Trop aimable de votre part, Don Macaroni ! (Il se saisit du verre et boit le contenu d’un seul trait, puis rend le verre à son hôte) Merci beaucoup !
DON MACARONI
Je commence à connaître vos goûts, Roberto. Je finirai bientôt par répondre à tous vos souhaits.
ROBERTO, poursuit son footing sur place
C’est trop cool de votre part, Don macaroni. Vous êtes un amour ! Vous savez cuisiner ?
FIN DE LA SCENE 2
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ACTE 1 / SCENE 3
DON MACARONI
J’ai conservé dans mes archives un vieux livre de recettes d’autrefois.
ROBERTO
Je suis un adepte des frites.
DON MACARONI
Cela tombe bien. Je cultive la pomme de terre sur l’île.
ROBERTO
Croustillante, de préférence !
DON MACARONI
Seulement voilà, je n’ai pas de mayonnaise.
JULIA FOREST
Depuis quand fais-tu le larbin, Macaroni ?
DON MACARONI
Chaque matin, Monsieur Roberto fera le tour du pâté de maison en petit footing. J’exige qu’une telle performance s’accompagne d’un jus d’oranges maison, suivie d’un plat de frites…
ROBERTO
Une tranche de bœuf avec ceci… pas trop saignante... merci.
DON MACARONI, sort un calepin et un crayon de sa poche pour noter
Nous disions donc : jus d’oranges pressées… des frites… voilà qui est fait… quant au bœuf, cela ne vous dérange pas qu’il soit lyophilisé ? Hélas, je ne pratique pas encore la culture bovine dans l’espace. Cela vous convient-il ainsi, Roberto ?
Avez-vous autre chose à rajouter ?
ROBERTO
N’oubliez pas la mousse au chocolat pour le dessert.
DON MACARONI
Naturellement. Cependant, j’ignore s’il reste encore des lingots au chocolat dans la chambre froide !? J’enverrai mon nouveau boy tout à l’heure pour vérifier. Il démarre son service à midi. Je me chargerai moi-même de faire fondre le chocolat afin de réaliser une mousse onctueuse pour Monsieur. Hum ! Ma che deliciosa mousse al chocolata !
ROBERTO
Pour le jus de fruit, je pourrai me passer de la paille. Trop encombrante !
DON MACARONI
Vous l’aimez ce jus d’oranges Bio, n’est-ce pas ? Il provient de ma serre. Je passe tous mes après-midi à chouchouter l’orangeraie depuis de longues décennies. Ce jus est le meilleur de tout l’espace ! (Puis il s’adresse à Julia) Dis, tu attends quoi pour nous faire ta danse du ventre, poupée ? (Il frappe dans ses mains)
FIN DE LA SCENE 3
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ACTE 1 / SCENE 4
JULIA FOREST
Je n’ai pas envie.
DON MACARONI
Comment ça, tu n’as pas envie ? Mets-toi en place et que ça saute !
JULIA FOREST
C’est quand je veux, ok, mec ?
DON MACARONI
Ne me mets pas en colère, Julia. Danse, s’il te plait !
JULIA FOREST
Ce n’est pas croyable ! Je ne peux jamais être libre dans cette île ! Cela fait 50 ans que je traîne avec toi, j’en ai marre.
DON MACARONI
Tes états d’âme, tu te les gardes pour toi, poupée. On n’est pas au marché aux halles, ici. Tu ne vends pas de poisson à la criée. Ferme ta
grande gueule et tout ira bien, pigé ?
JULIA FOREST, sort
Vas te faire foutre !
ROBERTO, qui court sur place
C’est chaud, ce matin !
DON MACARONI
J’ai l’habitude… ce n’est rien, Roberto. (Il lui tend le jus d’oranges)
Finissez votre jus, je vous prie.
ROBERTO, boit d’un trait le jus d’oranges
Julia Forest a une vingtaine d’année. Est-ce exact ?
DON MACARONI
Elle est beaucoup plus âgée, mon vieux. Pourquoi cette question ?
ROBERTO, reprend son footing sur place
Elle prétend avoir passé 50 ans dans l’île, or elle a un physique de jeune fille plutôt angélique. C’est bizarre !
DON MACARONI
Comment avez-vous trouvé mon jus d’oranges bio, ce matin ?
ROBERTO
Excellentissime !
DON MACARONI
Vous pouvez reprendre votre course. Quant à moi, je vais enfiler mon tablier de cuisine.
ROBERTO
Je trouve que la chirurgie esthétique est très au point dans le futur.
DON MACARONI
La chirurgie esthétique n’y est pour rien du tout dans cette histoire, mon ami. Voilà d’ailleurs plus d’un demi-siècle qu’on ne la pratique plus. Ce n’était plus nécessaire d’y recourir dès lors que nous avions le « Viagralor » en notre possession. Un milligramme de cette poudre magique diluée dans un verre d’eau et vous obtenez l’absolue jeunesse éternelle ! (Il frappe dans ses mains) Eh bien, Roberto, vous attendez quoi pour entamer votre troisième tour de l’île ? A moins que vous n’attendiez Monsieur Sylvestre qui ne va pas tarder à faire son apparition…
ROBERTO
Pas question qu’il prenne le train en marche, le coco ! Il a qu’à se lever de bonne heure comme tout le monde.
FIN DE LA SCENE 4
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ACTE 1 / SCENE 5
SYLVESTRE, dans le couloir
Vous savez bien que le footing et moi, ça fait deux, mon pote !
ROBERTO
Vous feriez bien de suivre mon exemple, mon ami. Cela vous détendra un peu. J’ai tout lieu de croire que ce séjour dans la galaxie va prendre une éternité. Alors, prenez l’habitude de vous défouler de bon matin afin d’évacuer le stress.
SYLVESTRE
C’est ça, allez-y ! Prenez de l’avance, je vous rejoindrai plus tard.
DON MACARONI, frappe dans ses mains
Entrez, Monsieur Sylvestre ! Ne restez pas derrière la porte !
SYLVESTRE
Salut tout le monde ! La vie est belle, Don Macaroni ?
ROBERTO
Salut tout seul !
SYLVESTRE
Vous êtes encore là, Roberto ?
ROBERTO
Vous me prenez pour le renard, Maître tortue ?
SYLVESTRE
Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
ROBERTO
Je vous souhaite une bonne matinée, messieurs ! (Il quitte les lieux)
FIN DE LA SCENE 5
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ACTE 1 / SCENE 6
SYLVESTRE
J’ai beaucoup apprécié votre jus d’oranges bio, Don macaroni.
DON MACARONI
Justement, Monsieur Sylvestre, je comptais vous faire visiter l’orangeraie, ce matin. Vous allez adorer.
SYLVESTRE
J’ai hâte de secouer les branches de l’arbre et de me gaver l’estomac de pulpes d’orange pressées.
DON MACARONI, lui tend le tuyau du narguilé
Vous prendrez bien une bouffée de Viagralor avec moi, Monsieur Sylvestre ?
SYLVESTRE
Jamais de drogue, cher Monsieur. Ce n’est pas très compatible avec mon ancien métier.
DON MACARONI
Tant pis pour vous ! Sinon, vous faisiez quoi ?
SYLVESTRE
J’étais facteur dans une ancienne vie. Depuis, j’ai gardé des réflexes qui consistent à conserver les idées claires. Je n’étais pas du genre à planer de bon matin lorsque j’effectuais ma tournée matinale. Il me fallait être prudent en mobylette. J’empruntais d’anciennes routes escarpées. Bonjour les pneus ! Et puis, il traîne n’importe quoi sur les petits chemins de campagne. Gare au grabuge à la moindre faute d’inattention ! Un jour, j’ai sauté au dessus de quelque chose… et devinez c’était quoi ?
DON MACARONI
Et dès lors, vous êtes en vacances. Il va falloir que vous repreniez une activité, cher Monsieur. L’oisiveté est mère de tous les vices.
SYLVESTRE
A l’époque, j’avais pris des congés sans soldes…
DON MACARONI
Qui durèrent une éternité.
SYLVESTRE
J’avais trop la flemme pour reprendre le boulot. Surtout, ne le dites à personne. Je voulais prendre le temps de vivre, voilà tout !
DON MACARONI
Toutes les bonnes choses ont une fin, mon vieux. Il va falloir reprendre du
service. J’ai du travail pour vous.
SYLVESTRE
Quel genre de travail ?
DON MACARONI, lui tend le narguilé
Une petite bouffée, Sylvestre ?
SYLVESTRE
C’est très gentil à vous, mais je tiens par-dessus tout à conserver mon mental d’acier, cher collègue.
DON MACARONI
Avec ça, vous retrouverez le goût du travail.
SYLVESTRE
J’hallucine déjà pas mal comme ça depuis mon arrivée dans cette île volante, et il y a de quoi ! Au risque de vous décevoir, mon petit père, je vous avouerai que je ne m’égare jamais dans les paradis artificiels. Je reste toujours lucide. (S’adressant à Roberto ensuite) Il va d’ailleurs falloir rentrer au bercail. A l’heure qu’il est, j’ai bien peur que nos amis s’inquiètent sur la goélette.
DON MACARONI
L’endroit est merveilleux, Sylvestre, vous vous y ferez, j’en suis sûr ! Profitez-en ! Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de voyager dans l’espace. Mettez-vous à l’aise, mon vieux. Vous la reverrez votre bonne mère.
SYLVESTRE
Je l’espère bien.
DON MACARONI, entraîne Sylvestre vers la sortie
Venez avec moi, je vais vous faire découvrir l’orangeraie ! Après quoi, je vous donnerai plusieurs tâches à effectuer.
SYLVESTRE
A propos, je vous ai dit au dessus de quoi j’ai sauté, ce matin là.
DON MACARONI
je finirai bien par le savoir.
SYLVESTRE
Je vous demande pardon ?
DON MACARONI
Bon, on attend quoi pour se rendre dans la serre ?
FIN DE LA SCENE 6
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ACTE 1 / SCENE 7
MISS MARYL, LE COMTE
Salle de réception… quelques heures plus tard…
La sonnette d’alarme retentit…
LE HAUT-PARLEUR
Un intrus a pénétré dans l’île… Un intrus a pénétré dans l’île… Un intrus a pénétré dans l’île…
La sonnette d’alarme cesse de retentir…
LE COMTE, surgit la démarche désorientée
Ferme ton clapet, machine infernale ! J’essaie de me concentrer ! Bon sang de bonsoir, j’ai un mal fou à me repérer entre ces murs. Un vrai casse-tête chinois ce fichu système ! (Sa démarche est désorientée) Je n’en peux plus ! Je retire ce casque !
LE HAUT-PARLEUR
Surtout pas, Monsieur le Comte ! Le casque virtuel permet aux prisonniers de circuler à leur guise dans l’île.
LE COMTE
Tu parles d’un procédé ingénieux ! Je ne sais même pas comment ça marche !
LE HAUT-PARLEUR
Gardez votre calme et concentrez-vous, Monsieur le Comte ! Il ne tient qu’à vous...
LE COMTE
Du calme ! Du calme ! Je ne fais que cela depuis un bon moment ! Votre moyen de transport virtuel me fait perdre tous mes moyens. J’ai beau faire, je n’y arrive pas !
LE HAUT-PARLEUR
Vous souhaitez la liberté, Monsieur le Comte ? Dans ce cas, appliquez-vous.
LE COMTE
Pour le moment, je suis comme un lapin en cage. Je préfère de loin le réel. Reconnectez-moi avec la réalité et sortez-moi de là immédiatement.
LE HAUT-PARLEUR
Laissez-vous guider par les images. Celles-ci ont été créées à l’échelle réelle pour guider vos moindres déplacements.
LE COMTE
Je souhaiterais parler à Monsieur votre Maître. Je ne compte pas m’éterniser dans cette cage.
LE HAUT-PARLEUR
Il est occupé pour le moment. Il prépare des jus d’oranges.
LE COMTE
Ma cage manque de confort. J’étouffe !
LE HAUT-PARLEUR
Grâce au virtuel, Monsieur le Comte peut bénéficier des mêmes avantages que pour les pensionnaires. Saisissez votre chance !
LE COMTE
J’ai besoin d’espace !
LE HAUT-PARLEUR
Don Macaroni a fait le maximum pour que votre parcours virtuel soit le plus spacieux possible. Il va falloir vous habituer à votre nouvelle vie.
LE COMTE
Rendez-moi ma liberté, nom d’une pipe ! J’en ai assez d’être plié en quatre dans cette cage. Je souhaiterais appeler mon avocat.
LE HAUT-PARLEUR
Je regrette, il n’y a pas d’avocat sur l’île. Votre sort est entre nos mains. Vous verrez, à la longue, vous vous habituerez à ce décor virtuel et toutes les sensations qu’il vous procurera. Vous n’avez pas le choix, Majesté, c’est le seul moyen pour votre esprit de gambader. Quant à la liberté de mouvement réel, celle-ci vous a été confisquée jusqu’à nouvel ordre.
LE COMTE
Quand pourrais-je obtenir gain de cause ? (Le haut-parleur ne répond plus) Ohé ! Vous m’entendez ? (Un temps) Je bénis ce jour. (Il veut se saisir du tuyau du narguilé) Tiens ! Quel est donc cet objet curieux ? (Sa main traverse l’objet) Que se passe-t-il ? Pas moyen de l’attraper ! (Sa main traverse à nouveau l’objet) Saligaud ! Vous avez fait de moi un fantôme !
FIN DE LA SCENE 7
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ACTE 1 / SCENE 8
MISS MARYL, surgit sous une couveuse
Bonsoir, Monsieur le Comte l
LE COMTE, sursaute
Que faites-vous là, Miss Maryl ?
MISS MARYL
Pas un mot !
LE COMTE
Nom d’une pipe ! Allez-vous en ! Ils vont vous mettre en cage !
MISS MARYL
Je ne trouve plus la sortie. (Un temps) Qui donc doit me mettre en cage ?
LE COMTE
Le Maître des lieux et toute sa clique de bon à rien m’ont fait prisonnier !
MISS MARYL
Pour un prisonnier, vous semblez très libre.
LE COMTE
Je ne suis qu’une illusion, ma chère.
MISS MARYL
Laissez-moi rire !
LE COMTE
Prenez ma main si vous ne me croyez pas. Allez-y !
MISS MARYL, lui sert la main
Ravie de vous retrouver, Majesté ! Roberto et Sylvestre vont bien ? (Miss Maryl traverse la main du Comte en voulant le toucher) Qu’est-ce que cela signifie ?
LE COMTE
Vous voyez, c’est bien ce que je vous disais : ces abrutis m’ont transformé en fantôme.
MISS MARYL
Vous êtes transparent. Est-ce possible ?
LE COMTE
Je suis une image virtuelle. Grâce à leur machine, seul mon esprit peut gambader à son gré.
MISS MARYL
Je ne saisis pas très bien.
LE COMTE
Pour le moment, je suis recroquevillé dans une cage à lapin d’où j’aimerais m’évader.
MISS MARYL
Exprimez-vous plus clairement, Monsieur le Comte… c’est déjà suffisamment confus comme cela…
LE COMTE
A mon arrivée dans l’île, ils m’ont fait prisonnier. Tu parles d’un voyage inter galactique plaisant ! Et surtout… surtout qu’on ne me parle plus des gentils extra-terrestres ! Je les croyais chaleureux et pacifistes… il n’en est rien ! Ce sont des êtres sans cervelle qui se gavent de pulpes d’orange à longueur de journée !
MISS MARYL
Du calme, je vous prie.
MISS MARYL
Plus question de me calmer ! Avec ce qui me pend au nez… quant à cette fichue machine infernale qui n’arrête pas de radoter la même chose… j’en ai assez ! Ce soir je fous le feu dans l’île !
La sonnette d’alarme retentit…
LE HAUT-PARLEUR
Un intrus a pénétré dans l’île… Un intrus a pénétré dans l’île… Un intrus a pénétré dans l’île…
FIN DE LA SCENE 8
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EPILOGUE
La sonnette d’alarme cesse de retentir…
LE COMTE
Elle me saoule la tête cette machine infernale !
Elle me saoule la tête !
MISS MARYL
Avez-vous eu des nouvelles de Roberto et de son acolyte ?
LE COMTE
Vous voulez dire qu’ils sont ici, les bougres ?
MISS MARYL
Ils m’ont précédé de peu.
LE COMTE
C’est une pure folie ! Qu’est-ce qui vous a pris de me suivre ?
MISS MARYL
Vos belles paroles sur le pont de la goélette étaient si alléchantes qu’on n’a pas pu résister.
LE COMTE
C’est l’horreur totale !
MISS MARYL
Avez-vous des renseignements à me donner sur vos ravisseurs de l’espace ?
LE COMTE
Don Macaroni est le grand manitou de la farce… Aïe ! Aïe ! (Il pousse un cri de douleur) Nom d’une pipe ! La machine envoie des électrochocs dans le casque…
MISS MARYL
Quel casque ?
LE COMTE, se tord dans tous les sens
Le casque virtuel qu’on a placé sur ma tête… Aïe ! Aïe ! Nous sommes court-circuités…
L’image du Comte disparaît peu à peu du lieu…
MISS MARYL
Ne vous en allez pas tout de suite, Christophe Rodolphe…
LE COMTE, en position fœtal
Je vous entends très mal… Aïe !... mon cerveau explose… Je suis perdu… à l’aide !
MISS MARYL
Restez encore un petit peu… Zut !
L’image du Comte disparaît du lieu comme par enchantement
La sonnette d’alarme retentit…
LE HAUT-PARLEUR
Un intrus a pénétré dans l’île… Un intrus a pénétré dans l’île… Un intrus a pénétré dans l’île…
Miss Maryl quitte les lieux rapidement sous sa couveuse…
La sonnette d’alarme cesse de retentir…
FIN DE L’EPILOGUE
FIN DU 9-ième EPISODE
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