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Les Nouvelles Aventures de Roberto-SERIE2 
 
 
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GRAND PRIX 2009
PIECES THEÂTRE
SERIE 2 : 95
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EPISODE 20. LA CREMAILLERE

 
TITRE : « LES NOUVELLES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO » 
 
Dans : 
 
« La crémaillère » 
20-ième épisode 
 
 
ROBERTO  
(Sous les traits de Juliette) 
AUGUSTIN 
MAMOUZELLE 
SYLVESTRE 
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE  
(sous les traits de Mademoiselle Roméo) 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS  
 
LIEU : Auberge de la Licorne, non loin du village de «Maison-Du-Bois Doré» », situé dans le Midi de la France (Europe) 
 
GENRE : Comédie Fantastique 
AUTEUR : Emilien Casali 
 
 
EPISODE 20 : « LA CREMAILLERE » (2006)  
Deuxième partie de la pièce « Champinelle Collector » (6 pers) 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) 
 
Emilien CASALI  
Email : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
http://biblioscolaire.populus.ch/ 
 
 
 
 
 
 
PROLOGUE 
 
MAMOUZELLE / SYLVESTRE / LE COMTE  
 
 
 
SYLVESTRE, entre en chantant et dansant, un parapluie a la main 
“ Souvenir... Souvenir ! Je te retrouve en mon Coeur » Salut la compagnie ! C’est l’heure de la tournée matinale !  
 
MAMOUZELLE, surgit 
Monsieur Sylvestre ! Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas vous ? Je vous croyais en mer  
filant tout droit sure les flots… 
 
SYLVESTRE 
La vie est belle, ma petite dame ? Alors, comme ça, vous pendez la crémaillère.  
 
MAMOUZELLE 
C’est dingue ! Je pensais justement à vous tantôt. You are a sunshin of my life, Monsieur Sylvestre !  
 
SYLVESTRE 
Je suis un peu comme la fée des logis. Il suffit de claquer du doigt et en moins de 2 secondes j’apparais soudain dans votre salon. Depuis quelques mois, j’ai acquis le pouvoir de me téléporter où bon me semble. (Il danse et chante) « Souvenir… souvenir ! » 
 
MAMOUZELLE 
Je vous sers un verre de « Champinelle Collector » ?  
 
SYLVESTRE 
Bien volontiers, ma petite dame !  
 
MAMOUZELLE 
Eh bien qu’avez-vous de merveilleux à me raconter, Monsieur l’ex facteur ? Il paraît que vous ne distribuez plus le courier.  
 
SYLVESTRE 
Ca fait un bail que je n’effectue plus ma tournée matinale. A l’époque, j’en avais raz la casquette de ce job ! Le monde changeait et les mentalités aussi. A la fin, les gens n’étaient plus très cool autour de moi. J’avais l’impression de vivre dans un monde muet. Le matérialisme qui pousse les hommes à être individualiste, arriviste, revanchard, et que sais-je encore… ce n’est pas trop mes valeurs que celles de notre temps qui s’inscrivent en clair sur des panneaux clignotants. En ce temps-là, les villages poussaient comme des champignons. Vous ajoutez à cela le fait que les gens se renfermaient sur eux de peur d’affronter le regard de leur voisin. Bref ! J’en avais raz la casquette du Midi de la France ! J’en avais marre de tourner en rond autour des champignons... Et dire que tout le monde veut venir habiter dans le Sud de la France, cela me donne envi de gerber ! Les étrangers pensent qu’on se bronze les fesses toute l’année. Parfois, si je ne me retenais pas, je collerais des tartes à tous ces enculés ! Mais bon... je préfère rester tranquille ! A propos, Mamouzelle, Roberto est-il arrivé ?  
 
MAMOUZELLE 
Pas encore, facteur… pardon, je voulais dire Monsieur Sylvestre… 
 
SYLVESTRE 
Je sais, ce n’est pas facile d’oublier l’ancien facteur. . « Souvenir, Souvenir ! »  
 
MAMOUZELLE 
Vous m’assurez que Roberto viendra pendre ma crémaillère, Sylvestre ?  
 
SYLVESTRE 
Logiquement, il devrait être déjà là. Quoiqu’il en soit, l’histoire se répétera.  
 
MAMOUZELLE 
Je compte sur lui.  
 
SYLVESTRE 
Vous pourrez également compter sur l’ex facteur qui, le temps d’une soirée, rien que pour vos beaux yeux, vous fera son numéro de charme… il faut que je sois nickel pour accueillir au creux de mes bras la douce et bonne Juliette for ever !!!  
 
MAMOUZELLE 
Juliette ?  
 
SYLVESTRE 
Souvenir, souvenir !  
 
MAMOUZELLE 
Juliette n’existe pas, voyons !  
 
SYLVESTRE 
Cette fois-ci, si vous croyez que je vais jouer à la dînette pendant que l’autre couillon se farcira la gamine… eh bé, vous pouvez vous mettre le coude tout entier dans l’oeil.  
 
MAMOUZELLE 
Mais de quel couillon parlez-vous Monsieur Sylvestre ?  
 
SYLVESTRE 
Ce couillon m’avait caché qu’il venait ici pour retrouver Juliette. Je vais lui exploser la « bouche » à cette lopette ! Je vais lui fais manger son peignoir et sa canne.  
 
MAMOUZELLE 
Mais de qui parlez-vous, enfin ?  
 
SYLVESTRE 
Si jamais j’aperçois l’empreinte de ses lèvres sur le font de teint de ma meuf, j’explose Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biéééééééééé !!! 
 
 
LE COMTE, fait subitement son entrée, vêtu d’un peignoir et tient une canne en main 
De la Bouche-En-Biais, Sylvestre ! De la Bouche-En-Biais, Biais, Biais, Biais ! Combien de fois faudra-t-il vous le dire ? Ce n’est pourtant pas si difficile à prononcer ! (Il lui tire l’oreille) 
 
 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 1 
 
 
SYLVESTRE 
Ca par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Monsieur le Comte de la Bouche en Biais, Biais, Biais….  
 
LE COMTE 
Laissez-moi en tête à tête avec Sylvestre, Mamouzelle.  
 
SYLVESTRE 
La vie est belle, Monsieur le Comte ? 
 
LE COMTE 
Je peux savoir ce que vous venez faire ici, Monsieur Sylvestre ?  
 
SYLVESTRE 
Souvenir, souvenir, Monsieur le Comte. 
 
LE COMTE 
Vous êtes venez pendre la crémaillère de Mamouzelle, sommes-nous bien d’accord ?  
 
SYLVESTRE 
Il parait que la poupée Barbie est dans les parages !?  
 
LE COMTE 
Quelle poupée Barbie, je vous prie ? 
 
SYLVESTRE, prend le Comte par le col 
Si jamais tu regardes une seule fois Juliette dans les yeux, je t’explose la « chetron », mon Seigneur. 
 
LE COMTE 
Barbie est à moi rien qu’à moi et faites pour moi ! N’y touchez pas, facteur, sinon, le zoo !  
 
SYLVESTRE 
Cause toujours, mon Seigneur !  
 
LE COMTE 
Je suis l’unique homme capable de soigner Juliette de ses blessures de femelle aux aboie… surtout par les temps qui courent… car vous n’êtes pas sans ignorer, cher facteur, que Juliette est en grand danger. Le Commissaire de la Cigogne veut l’éliminer. 
 
SYLVESTRE 
Où est-il ?... que je lui explose la tronche ! 
 
LE COMTE 
Celui qui touche à Juliette, c’est comme s’il touchait à l’ancre de mes yeux !  
 
 
FIN DE LA SCENE 1 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 2 
 
 
AUGUSTIN, surgit 
Juliette porte en elle le sacrifice de l’amour absolu. Son corps de déesse svelte a été tout spécialement sculpté dans un moule en diamant…Bonsoir Messieurs ! Ravi de vous retrouver à l’auberge de la Licorne. Dix ans plus tard, je crains que l’histoire ne se répète durant la pendaison de crémaillère.  
 
LE COMTE 
Je vous croyais mort, Augustin !  
 
AUGUSTIN 
Je suggère à Monsieur le Comte et à Monsieur Sylvestre de se comporter en gentleman envers Juliette. Tout le monde doit avoir sa chance auprès de la belle et pouvoir exprimer ses sentiments. Ce sera à Juliette de désigner son cavalier.  
 
SYLVESTRE 
C’est une blague ou quoi ? 
 
AUGUSTIN 
Le harcèlement sexuel est gravement puni de nos jours. Messieurs, l’heure est au romantisme. Vous devrez faire preuve de tact lors de ce concours. Tout le monde doit avoir sa chance. Les prétendants seront nombreux a faire la cours à Juliette. Il est donc naturel que nous établissions des règles courtoises afin d’éviter tout débordement. 
 
SYLVESTRE 
Je suis d’accord avec vous, Augustin. Tu vas voir ce que tu vas voir, Mon Seigneur !  
 
LE COMTE 
De tous les prétendants, je suis le meilleur de tous les séducteurs, c’est incontestable. Seulement voilà, Augustin, il y a le problème du Commissaire qui veut me faire la peau. 
 
AUGUSTIN 
Monsieur le Commissaire est en liberté surveillé. C’est sans danger pour vous.  
 
SYLVESTRE 
Il y a eu plus de peur que de mal. Je m’en doutais. Monsieur le Comte est un parano. . 
 
 
AUGUSTIN 
Je déclare ouvert « la pendaison de crémaillère » ! Juliette va faire son arrivée bientôt !  
 
LE COMTE 
Qu’à cela ne tienne, je relèverai le défi !  
 
MAMOUZELLE, surgit avec une courgette 
Vous ne relèverez aucun défi, Messieurs ! Pas question que vous foutiez le zouk le jour de ma crémaillère. Dehors tout le monde ! Vous aussi, Sylvestre. Je vous ai vu 5 minutes, cela suffit amplement. Merci d’être passé ! Ciao ! (Elle met tout le monde à la porte)  
 
 
FIN DE LA SCENE 2 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 3 
 
 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette, MAMOUZELLE, AUGUSTIN 
 
 
 
ROBERTO, sort de la chambre 
Bonjour, Mamouzelle ! Ravi de te retrouver ! 
 
MAMOUZELLE 
Roberto ! Mais par où es-tu entré ?  
 
ROBERTO 
Silence ! Les murs ont des oreilles ! Il parait que le commissaire est sorti de prison. 
 
MAMOUZELLE, entraîne Roberto par le bras jusque dans la cuisine, puis en ressort quelques secondes après l’entraînant toujours 
Je ne crois pas à tous ces ragots. Je te sers un verre de Champinelle ?  
 
ROBERTO 
Avec joie !  
 
MAMOUZELLE, lui sert un verre 
Je suis heureuse que tu sois venu pendre ma crémaillère. Voilà bien longtemps que l’on ne s’était vu tous les deux… 
 
ROBERTO 
Comment se porte Monsieur le Comte ? 
 
MAMOUZELLE 
Justement… je viens de le chasser de l’auberge. Dans la foulée, j’ai mis à la porte mon ex mari et Sylvestre. Loin de moi ces parasite !  
 
ROBERTO, se parlant à lui-même 
Sylvestre serait donc également de la partie ? Mon dieu ! Qui va bien pouvoir prendre les commandes de la Salamandre en son absence ?  
 
 
MAMOUZELLE, lui tend le verre  
Tu sembles inquiet, Roberto !? 
 
ROBERTO 
Je ne resterai pas ici trop longtemps. Enfin ! Toujours est-il que nous devons rester sur nos gardes. On ne sait jamais… 
 
MAMOUZELLE 
Ne t’en fais pas, Roberto. Maintenant que j’ai chassé le Comte et sa clique de poivrots, nous n’avons plus rien à craindre. Nous pouvons pendre la crémaillère tranquillement. Détends-toi, mon ami !  
 
ROBERTO 
J’ai bien peur que l’histoire ne se répète à nouveau. Fort heureusement, j’ai tout prévu !  
 
Roberto fait plusieurs tours sur lui-même et prend l’apparence de Juliette vêtue d’une minijupe et d’une perruque blonde 
 
MAMOUZELLE 
Ce n’est pas croyable ! Tu ne vas pas nous refaire le numéro de la grande nunuche !  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Je n’ai pas le choix, Mamouzelle.  
MAMOUZELLE 
Je ne veux pas de scandale dans mon auberge. Pigé ? 
 
AUGUSTIN, surgit 
Prenons le temps de vivre et d’aimer pendant la crémaillère, Mamouzelle ! N’est-ce pas, ma belle Juliette ? 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Tout a fait, Augustin !  
 
AUGUSTIN, surgit 
Reste cool, Mamouzelle, je ne porte aucune arme sur moi. 
 
MAMOUZELLE 
Je t’ai dit de ne plus remettre les pieds à l’auberge. Tu es bouché ?  
 
AUGUSTIN 
Est-ce ma faute si Roberto se retrouve toujours dans des histoires saugrenues ?  
 
MAMOUZELLE 
J’ai dit : dehors !  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Laisse ce bon vieil Augustin s’exprimer, Mamouzelle. Sans doute est-il sur une piste de son coté…  
 
AUGUSTIN 
C’est cela même, Juliette, nous saurons bien écarter le danger ensemble. 
 
¬MAMOUZELLE 
Tu n'en prends pas vraiment le chemin. 
 
AUGUSTIN 
Je tiens encore debout. 
 
.MAMOUZELLE 
Jusqu'à quand ?... avec tout ce que tu t’enfiles comme bouteille. 
 
 
¬AUGUSTIN 
Malgré les vagues, je tiens encore le cap !  
On entend le commissaire chanter  
 
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
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ACTE 1 / SCENE 4 
 
 
¬AUGUSTIN 
Mon petit doigt me dit que nous sommes sur une piste.  
 
MAMOUZELLE 
Il s’agit de Mademoiselle Roméo qui prend son bain. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Tu as invité mon ex fiancé ?  
 
MAMOUZELLE 
Roméo est l’une de mes plus anciennes amies. Il y a un problème ? 
 
ROBERTO 
C'est-à-dire que le Commissaire de la Cigogne a quitté ses chaînes… Qu’elle quitte l’auberge sur le champ ! 
 
MAMOUZELLE 
Il n’y a pas de Commissaire. Tout ça, c’est du blabla ! Dis donc, tu ne serais pas paranoïaque ? 
 
AUGUSTIN 
On peut cacher Mademoiselle Roméo à la cave. Qu’en dites-vous, Juliette ?  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Merci pour votre aide si précieuse, mon brave. 
 
AUGUTIN 
Contre vents et marées, grâce à ma clairvoyance, la proue de mon auberge reste droite et défie les flots déchaînés. Augustin, pour vous servir ! Depuis que mes yeux se sont posés sur vous, oh ! ma bien aimée, je ne vis désormais que pour te chérir et te défendre contre la terre entière. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Oh ! Oh ! Quel chevalier faites-vous donc là ! 
Mamouzelle observe la scène les bras croisés… 
 
AUGUSTIN. 
Bien sûr, il y eût jadis Lancelot et Bayard, parmi les plus grands, mais à présent il y a Augustin, chevalier protecteur des âmes égarées comme vous, ma sublime Juliette, pour qui mon coeur ne cesse de battre depuis cet instant mémorable. 
 
MAMOUZELLE, une courgette en main 
Dites-moi, Chevalier Augustin, auriez-vous besoin d'un écuyer pour vous aider à mener cette mission périlleuse ? 
 
AUGUSTIN 
Seule une bouteille de « Champinelle Collector » et ma témérité feront l'affaire ! 
 
MAMOUZELLE 
Témérité ! J'aurai décidément tout entendu avec toi. 
 
AUGUSTIN 
Que dites-vous là écuyer? 
 
MAMOUZELLE 
Je dis que si tu continues encore à divaguer de la sorte, je te colle cette courgette dans la tronche. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
A mon avis, Chevalier Bayard, vous feriez mieux de quitter quelques instants l’auberge de la Licorne avant que la patronne ne se fâche.  
 
MAMOUZELLE, entraîne Augustin vers la sortie  
J’ai dit dehors !  
 
Mamouzelle prend la sortie avec Augustin entraînant celui-ci par le bras 
 
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 5 
 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette, LE COMTE 
 
LE COMTE, surgit  
Oui, Mademoiselle Juliette, je le veux plus que tout au monde et vous assure fidélité et sagesse jusqu'au bout ! 
 
Le Comte s’agenouille devant Juliette  
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Monsieur le Comte arrive à point nommé pour la crémaillère.  
 
LE COMTE 
Ma douce et tendre Juliette for ever !!! Je veux que notre vie s"accommode avec un nid d'amour dans lequel nous pourrons voler si haut, que d'en haut et de tout là-haut, nous puissions jouir ensemble de l'univers tout entier !  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Quel programme ! Décidément, ça ne s’est pas arrangé en 10 ans.  
 
LE COMTE 
Ainsi la galaxie tout entière et les mers du globe terrestre ressembleraient à des flaques d'eau… 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Je vois que Monsieur le Comte a appris son monologue sur le bout des ongles. 
 
LE COMTE 
Notre maison sera le monde et notre jardin sera la terre !  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
On n’est pas sorti de l’auberge !  
 
LE COMTE, retient Juliette par le bras 
Non, Juliette, personne ne vous écartera de moi, pas même le commissaire. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette, s’écarte du Comte 
Cela tombe bien, j’étais sur le point de prendre de ses nouvelles. 
 
LE COMTE, retient Juliette par la jambe  
Arriverai-je enfin à me faire aimer de vous et vous ferai-je découvrir à temps cette passion qui me dévore ? 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette, se débat 
Plus pitoyable que jamais ! Toc ! Toc ! Le Commissaire veut nous faire la peau, m’entendez-vous ? 
 
LE COMTE 
« Souvenir, souvenir ! », je te retrouve en mon coeur ! Juliette ! Est-ce bien vous, mon cœur, ma joie et mon espérance, ma belle blonde ?  
 
 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Parfois, les hommes exagèrent avec les blondes. En effet, je suis de retour à l'Auberge pour le grand show.  
 
LE COMTE, lui fait le baisemain 
Je m’attendais à vous revoir dans les parages tôt ou tard.  
 
ROBERTO 
Figurez-vous que ce bougre de commissaire de la Cigogne m’a fait de la peine tout à l’heure.  
 
LE COMTE 
Je me chargerai de lui tout à l’heure.  
 
ROBERTO 
Il s’en allé cueillir les roses de l’amour dans le jardin.  
 
LE COMTE 
« Cela me fait une belle jambe ! » Parlons de nous, plutôt. Voyez-vous, Juliette, dans mon coeur, vous restez toujours la « number one » des princesses de mes rêves qui, chaque nuit, me fait oublier mes chagrins.  
 
ROBERTO 
C’est encore plus grave que je ne le pensais. 
 
LE COMTE 
Je ressens chez vous ce doux parfum d’autrefois qui me donnait des ailes pour affronter la vie et les combats de chaque jour. Allons-y de ce pas ! Partons tant qu’il est encore temps, tant que la passion me dévore… fuyons le commissaire et son enquête éternelle sans queue ni tête. (Il la retient par la jambe) Vous verrez, nous passerons de bons moments ensemble tous les deux. Je m'occuperai de tout ! Vous n'aurez qu'à claquer du doigt, et je me plierai en quatre pour vos moindres exigences. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Parole et parole et parole, encore et toujours des paroles !  
 
LE COMTE, à genou 
Je vous en prie, Juliette, laissez-vous faire ! Ne soyez point farouche ! Nous pourrions vivre ensemble des moments exaltants. Je ferai de vous une déesse, je vous emmènerai en voyage vers les plus beaux pays du monde. Je vous donnerai tous les bateaux, tous les oiseaux, tous les soleils ! La vie serait si merveilleuse pour vous et moi ! Mon château t'appartient déjà, ma belle hirondelle ! 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette, pousse un cri de douleur 
Que faisons-nous du Commissaire, Monsieur le Comte et j'en passe ? 
 
LE COMTE 
Peu m’importe le bougre, maintenant que je vous ai retrouvé, ma belle Juliette for ever ! Fuyons ! 
 
ROBERTO 
J’ai réfléchi, je préfère vous quitte pour toujours.  
 
LE COMTE 
Changement de programme ? Où comptez-vous aller ? 
 
ROBERTO 
Loin de cette terre. 
 
LE COMTE 
Je vous protégerai contre les remparts de mon corps.  
 
ROBERTO 
Je préfère renoncer à notre amour. Adieu, Monsieur ! Partez, partez, tant qu’il est encore temps ! Oubliez votre Juliette ! Oubliez notre amour impossible ! Adieu, Monsieur !  
 
LE COMTE 
Adieu, Juliette !  
 
ROBERTO 
Adieu, Monsieur !  
 
LE COMTE 
Adieu, Juliette !  
 
ROBERTO 
Adieu, Monsieur ! (Roberto/Juliette sort) 
 
LE COMTE 
Adieu Juliette ! Adieu ! (Un temps) Et maintenant, que vais-je faire ? Il vaut mieux que je quitte définitivement l’auberge pour ne rien regretter. (Il sort) 
 
 
 
FIN DE LA SCENE 5 
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 6 
 
 
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE (sous les traits de Roméo) , ROBERTO (Sous les trait de Juliette) 
 
LE COMMISSAIRE, surgit, vêtue d’un peignoir rose, d’une serviette sur la tête et d’une grosse brosse dans les mains 
« Si jamais Roberto est dans les parages,  
Et qu’il se colle à mon beau plumage, 
Je jure que cette fois-ci je ferai un ravage 
Avant de l’enfermer dans ma grande cage. » 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette, surgit tout en faisant la révérence au Commissaire  
« Ravie de retrouver l’ex fiancée de bon matin  
Avec qui jadis Roberto folâtrait sur les chemins. 
Mademoiselle Roméo a t’elle pris un bon bain ? 
S’est-elle adoucie le corps avec du savon au jasmin ? » 
 
LE COMMISSAIRE  
« Oh, mais que vois-je à trois pas de moi, soudain ?...  
Une belle et tendre poupée qui empeste le vin ! 
S’agit-il de la cousine de feu Maître Augustin, 
Rivale d’autrefois qui me donna bien du chagrin ? » 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
« Je suis venue à l’auberge donner un coup de main 
A Mamouzelle. Bouchons de lièges et jolis quatrains, 
Pendant la crémaillère, accompagneront le doux festin 
Qui rappellera le bon vieux temps à tous les orphelins »  
 
LE COMMISSAIRE 
« Gare au commissaire qui rôde dans votre sillage, 
Ce dernier a la ferme intention de faire un carnage. 
Méfiez-vous de quiconque vous serrera la main ! 
Parfois se cache un loup sous ses traits, coquin ! 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette, fait une révérence au Commissaire 
Un verre de « Champinelle Collector », Mademoiselle Roméo ?  
 
LE COMMISSAIRE 
Volontiers, Mademoiselle… comment est-ce votre prénom, déjà ? 
 
ROBERTO, lui sert un verre de vin dans une coupe 
Juliette !  
 
LE COMMISSAIRE 
Vous êtes « toujours » aussi ravissante, Juliette !  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Oh, oh, oh, « toujours » aussi flatteur, le bougre !  
 
LE COMMISSAIRE 
Que vous avez « toujours » de grosses mains, Mademoiselle Juliette !  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Je travaille « toujours » la sculpture, Mademoiselle Roméo.  
 
LE COMMISSAIRE 
Vos grands bras sont « toujours » musclés. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
C’est qu’autrefois, je fus bonne nageuse.  
 
LE COMMISSAIRE 
Vos pieds sont « toujours » grands, Juliette ! 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Je n’ai pas changé. 
 
LE COMMISSAIRE 
Non, tu n’as pas changé, Juliette. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Je suis toujours ce jeune homme un peu fou. 
 
LE COMMISSAIRE 
Moi non plus, je n’ai pas changé.  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
« Souvenir, souvenir ! » 
 
LE COMMISSAIRE 
Monsieur Roberto sera ravi de nous retrouver à l’Auberge de la Licorne. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Comme « toujours », il en train de « faire la courgette » ! 
 
LE COMMISSAIRE, sous les traits de Roméo 
Et qu’il ne cesse de te courir après chaque fois qu’il te croise à l’Auberge.  
Or, il ignore que tu préfères les hommes discrets pleins de manières, un peu comme moi.  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Quelle bonne mémoire, mon « coco » ! 
 
LE COMMISSAIRE, prend sa voix d’homme  
Dix ans de chaînes sans voir le jour en prison ne m’ont pas suffi pour t’oublier, ma belle Juliette ! 
 
ROBERTO, fait apparaître un imperméable 
Je pense que vous seriez bien plus élégant, vêtu de la sorte, Commissaire. 
 
 
LE COMMISSAIRE 
Mon imperméable !  
 
ROBERTO, aide le commissaire à enfiler son imperméable 
Voici l’occasion rêvée pour remettre le couvert dix ans plus tard. Dépêchez-vous de l’enfiler, Commissaire ! Sans quoi, vous ne serez nullement crédible pour mener à bien votre enquête.  
 
LE COMMISSAIRE, retire son peignoir rose 
Comme au bon vieux temps ! « Souvenir, souvenir ! » Que vous êtes bonne, ma douce et tendre Juliette !  
 
ROBERTO, l’aide à enfiler son imperméable 
Vous voilà comme un sou neuf, Commissaire ! J’ose espérer de tout cœur que le « Remake » sera aussi bon que la version originale . Que la fête commence !  
 
LE COMMISSAIRE, lui fait le baisemain puis quitte les lieux 
Faire équipe avec vous une seconde fois, Juliette, est pour moi un immense honneur. « Souvenir, souvenir ! » 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Prenez garde à la récidive, Commissaire.  
 
 
FIN DE LA SCENE 6 
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 7 
 
 
LE COMTE, ROBERTO (sous les traits de Juliette), SYLVESTRE 
 
 
SYLVESTRE, entre 
« Souvenir, Souvenir ! » Ola ! Il y a quelqu’un ? Je viens pendre la crémaillère. Tu vas voir petite, qui est le roi des charmeurs.  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette  
Que puis-je pour vous, monsieur ? 
 
SYLVESTRE  
Ravi de te retrouver, ma douce et tendre blondinette ! Que se passe-t-il ? Vous avez les larmes aux yeux.  
 
ROBERTO 
Mon doux et tendre poète vient de me faire ses adieux.  
 
SYLVESTRE 
Bon débarras !  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
On se connaît ? 
 
SYLVESTRE 
Le facteur sonne toujours 2 fois ! « Souvenir, souvenir ! »  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Monsieur Sylvestre !  
 
SYLVESTRE  
Do you remember me, baby ? 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Of course.  
 
SYLVESTRE 
Comme quoi les amours ne finissent pas toujours mal. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
« Souvenir, souvenir ! »  
 
SYLVESTRE 
Le facteur sonne toujours deux fois, ma petite dame !  
 
ROBERTO 
Je vous sers un « Champinelle Collector », mon brave ? Après quoi je vous laisse; je suis pressée, voyez-vous… 
 
SYLVESTRE, sous les traits de Lucienne Sylvestrine 
Cool, cool, ma petite dame !  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
D’autant plus le jour où Monsieur le Commissaire ré enfile son imperméable.  
 
SYLVESTRE 
Je me moque bien du commissaire. Ce dernier n’est plus qu’un lointain souvenir.  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Vous ne devriez pas dire cela. 
 
SYLVESTRE 
Il n’y a rien à craindre, il est en liberté surveillé. Il ne bronchera pas. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
N’empêche qu’il me tourne continuellement autour depuis sa sortie de prison. 
 
SYLVESTRE 
Il y a 5 minutes, vous disiez qu’il vous avait fait ses adieux.  
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette 
Nous ne parlons pas du même homme, Sylvestre. 
 
SYLVESTRE 
Et moi qui pensais qu’on serait seul pour fêter dignement la crémaillère. 
 
ROBERTO, sous les traits de Juliette  
Il s’en est allé dans le jardin pour y cueillir des roses. 
 
SYLVESTRE 
Pauvre bougre ! Laissons-le perdre son temps. Il n’y a que moi qui compte à tes yeux, ma belle poulette, n’est-ce pas ? 
 
ROBERTO 
Je crois que c’est lui que j’aime.  
 
SYLVESTRE 
C’est une blague ? 
 
ROBERTO 
Pas du tout ! Lui, au moins, il a enterré sa vie de garçon. Ce qui est loin d’être votre cas, Sylvestre.  
 
SYLVESTRE 
Autrement dit, je compte pour du beurre.  
 
ROBERTO 
Je ne veux plus jamais entendre parler de vous. Seul le Commissaire a droit à mes faveurs. Lui, au moins, il s’est faire des manières avec les femmes. 
 
SYLVESTRE 
Tu m’abandonnes, Juliette ?  
 
ROBERTO 
Je regrette, mais vous n’êtes pas à la hauteur. Adieu, Monsieur l’ex facteur.  
 
SYLVESTRE 
Adieux, Juliette !  
 
ROBERTO 
Adieu, Sylvestre !  
 
SYLVESTRE 
Adieu, Juliette !  
 
ROBERTO 
Adieu, Sylvestre !  
 
SYLVESTRE 
Adieu…  
 
Tous deux quittent les lieux chacun de son coté… 
 
FIN DE LA SCENE 7 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 8 
 
LE COMTE, AUGUSTIN, LE COMMISSAIRE, ROBERTO/JULIETTE, SYLVESTRE 
 
LE COMTE, surgit une rose à la main 
Rien ne pourra me séparer de toi, Juliette ! Rien, ni personne, pas même le commissaire ! Oui Juliette ! Oui Juliette ! Je le veux plus que vous et vous assurerai fidélité et sagesse jusqu'au bout ! Je veux que notre vie s'accommode avec un nid d'amour dans lequel nous pourrons voler si haut, que d'en haut et de tout là-haut nous pourrons jouir ensemble de l'Univers tout entier ! Ma Maison sera le monde et mon jardin sera la terre ! 
 
AUGUSTIN, entre en scène 
Monsieur le Comte aurait-il retrouvé son inspiration de jeunesse.  
 
LE COMTE 
Hélas, le beau mirage a disparu de ma vie à tout jamais, 
Dix ans plus tard, je ne suis plus qu’un homme offusqué;  
Mon coeur s’est endurci au fil du temps, déçu par 10 années  
A espérer un amour que je ne pourrai, hélas, consumer. 
 
AUGUSTIN 
Monsieur le Comte aurait-il perdu l'Amour de sa vie ?  
 
LE COMTE 
Le regard si doux et si pénétrant de la belle m’échappe à tout jamais.  
 
AUGUSTIN 
Passe, passe le temps, l’hiver n’a plus de vertus, les mystères n’ont plus lieu d’être maintenant que les arbres ont perdu leurs couleurs merveilleuses et que l'Amour a failli. Le désir s’estompe après de folles passions amoureuses vécues çà et là avec insouciance, aventures sans lendemain blessant l’âme profonde. 
 
LE COMTE 
Je vois que vous m'avez compris, cher Maître. Cependant, je conserve malgré tout l’espoir de songer que cet Amour peut encore être partagé.  
 
AUGUSTIN, lui remet une grosse bouteille 
Le « Champinelle Collector » vous redonnera du « Peps » comme au temps naguère. 
 
LE COMTE 
Bien vu, Augustin ! Laissons la vie rude derrière soi ! 
Jetons-nous à bras le corps sur le bonheur. Ma fois,  
Je suis riche à nouveau et libre d’aimer sous ce toit !  
 
AUGUSTIN 
J’en conviens. Et comme qui dirait mon petit doigt : 
Votre prochain amour se conclura par une victoire !  
 
LE COMTE 
La plus grande richesse au monde est l’Amour, je crois.  
 
AUGUSTIN 
Vous n’avez rien perdu de mes enseignements d’autrefois.  
 
LE COMTE 
La joie qui illumine soudain mon visage, ainsi que ce vin qui flatte mon palais en fin connaisseur me rembourse déjà ! 
 
AUGUSTIN 
Dans mes bras, Monsieur le Comte ! Juliette, votre amour, votre joie et votre espérance est désormais toute acquise à votre cause. Que vous soyez riche ou pauvre, la belle acceptera enfin votre main !  
 
LE COMTE 
"Plaie d'argent n'est point mortelle !" 
 
AUGUSTIN 
Tout ce qui compte pour Juliette, c’est votre amour !  
 
LE COMMISSAIRE, surgit, une rose en main 
D’autant plus, celui que je lui porte, assurément ! 
 
AUGUSTIN  
Monsieur le Commissaire de la Cigogne est enfin sorti de prison ! 
 
LE COMMISSAIRE 
« Souvenir, Souvenir ! » 
 
LE COMTE 
Si vous venez à l’auberge dans le but de vous venger, Commissaire, en ce cas, je suis votre homme. Je suis prêt à relever le défi.  
 
LE COMMISSAIRE 
Cool la vie, Monsieur le Comte ! Dix ans de chaînes sans voir le jour au sein d’une prison ont largement contribué à assagir ma personne. Figurez-vous que j’ai laissé ma rancune au vestiaire. 
 
AUGUSTIN, lui tend une bouteille 
Monsieur le Commissaire désire prendre un verre de « Champinelle Collector » ? 
 
LE COMMISSAIRE 
Avec plaisir, cher Maître ! « Souvenir, souvenir ! »  
 
AUGUSTIN, lève son verre 
Je trinque à la paix des ménages !  
 
LE COMMISSAIRE 
Il ne manque plus que l’écho de la voix de votre ex femme, cher Maître pour que tout soit parfait.  
 
LE COMTE 
Ce n’est certes pas la pendaison de crémaillère qui vous anime autant, Commissaire. 
 
LE COMMISSAIRE 
Je me marie ce soir, Monsieur le Comte.  
 
AUGUSTIN 
Toutes mes félicitations, Commissaire ! 
 
LE COMTE 
C’est très touchant, Commissaire. 
 
SYLVESTRE, surgit, une rose à la main 
Moi aussi, je me marie, ce soir ! Bonsoir, Messieurs ! La vie est belle ? Ca par exemple ! Ne me dites pas que c’est Monsieur le Commissaire ?  
 
LE COMMISSAIRE 
Ce soir, je ne suis plus en service, Monsieur Sylvestre.  
 
LE COMTE 
Monsieur le Commissaire de la cigogne a laissé sa rancune au vestiaire.  
 
AUGUSTIN, sert un verre à Sylvestre 
Toutes mes félicitations, Sylvestre !  
 
LE COMMISSAIRE, lève son verre 
A la future épouse ! 
 
LE COMTE 
Moi aussi, je me marie.  
 
AUGUSTIN 
Félicitations, Monsieur le Comte !  
 
LE COMMISSAIRE 
Votre future épouse a beaucoup de chance, Monsieur le Comte.  
 
SYLVESTRE 
La mienne aussi !  
 
LE COMTE 
Tout comme la vôtre, Commissaire.  
 
 
LE COMMISSAIRE 
Je l’entends encore me susurrer à l’oreille : « tu es un homme plein de manière. »  
 
LE COMTE 
Délicate attention, en effet. 
 
SYLVESTRE 
La mienne ne me croit pas quand je lui dis que je suis fou d’elle. En vérité, j’ai du mal à lui dire « je t’aime ».  
 
LE COMMISSAIRE 
Auriez-vous peur de vous engager, Monsieur Sylvestre ?  
 
SYLVESTRE 
Ce n’est pas évident de dire « oui » devant le Maire. Mais en amour, il faut savoir se surpasser. Ce soir, j’ai décidé d’enterrer ma vie de garçon.  
 
LE COMTE 
Moi aussi. 
 
SYLVESTRE 
J’agis selon la volonté de ma future épouse.  
Un nuage de fumée envahit peu à peu l’auberge… 
 
 
FIN DE LA SCENE 8 
 
 
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EPILOGUE 
 
 
 
MAMOUZELLE, LE COMTE, LE COMMISSAIRE, SYLVESTRE, AUGUSTIN, ROBERTO 
 
MAMOUZELLE, sort de la cuisine, une courgette en main 
Comme toujours, ces Messieurs prennent leurs rêves pour des réalités ?  
 
LE COMMISSAIRE  
L’écho de votre voix m’a beaucoup manqué, Mamouzelle. 
 
MAMOUZELLE 
Voilà plus d’une heure que je vous attends dans la cuisine, Commissaire.  
 
LE COMMISSAIRE 
Vous n’espériez tout de même pas que j’allais fourrer mon nez dans vos casseroles. 
 
MAMOUZELLE 
L’histoire devait se répéter, pourtant.  
 
LE COMMISSAIRE  
« Souvenir, souvenir ! »  
 
MAMOUZELLE 
Vous abandonnez votre enquête ?  
 
LE COMMISSAIRE  
Tout cela est du passé, Mamouzelle.  
 
Le nuage envahit la pièce… 
 
AUGUSTIN 
Ces trois messieurs comptent se marier, Mamouzelle. 
 
MAMOUZELLE 
Que c’est beau de rêver ! 
 
ROBERTO, surgit 
J’ai une mauvaise nouvelles à vous apprendre, Messieurs : votre future épouse ne viendra pas ce soir. 
 
LE COMTE 
Roberto ! 
 
ROBERTO 
Bonsoir, tout le monde ! Le temps de vous saluer… après quoi, mes deux inséparables compagnons et moi repartons pour de nouvelles aventures « par delà et là pour ! ».  
 
AUGUSTIN  
Je te sers un verre, Baladin ? 
 
ROBERTO 
Bien volontiers, Augustin ! Mon voyage fut si long que je n’ai guère eu le temps d’apaiser ma soif !  
 
AUGUSTIN, sous l’apparence du Magicien Sans Nom 
Quoi de mieux pour l’apaiser que le fruit des premières récoltes de Monsieur le Comte ! A ta santé, baladin mon ami !  
 
ROBERTO 
A la paix des ménages ! Notre rendez-vous à l’auberge de la Licorne est en tout point une réussite, Mamouzelle.  
 
MAMOUZELLE 
Tout s’est passé comme nous l’espérions, Roberto. Nos deux drôles d’oiseaux ont complètement marché dans l’histoire.  
 
LE COMMISSAIRE 
Je me suis drôlement régalé, Roberto. Merci beaucoup !  
 
SYLVESTRE 
Parmi vous, quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce qui se passe. J’avoue ne rien saisir du tout.  
 
LE COMTE 
Moi non plus. 
 
AUGUSTIN 
C’est ici que notre histoire à commencer, Sylvestre. « Souvenir, souvenir ! »  
 
MAMOUZELLE 
Et c’est ici que nous prendrons le dernier verre de l’amitié en signe d’adieu.  
 
LE COMTE 
L’histoire ne devait pas se terminer ainsi. Où est passée, Juliette, Roberto ?  
 
ROBERTO 
Juliette n’est plus qu’un lointain souvenir, Monsieur le Comte. 
 
SYLVESTRE 
Elle nous a « posé un lapin », la bougresse ! 
 
AUGUSTIN 
Vous ne pourrez plus jamais prendre vos rêves pour des réalités, Messieurs. Juliette s’est volatilisée dans la nature à tout jamais.  
 
LE COMMISSAIRE 
Je vous salue, Messieurs Dames ! Merci pour m’avoir rendu mon imperméable, Roberto.  
 
ROBERTO 
Merci pour m’avoir donne la réplique, Commissaire.  
 
LE COMMISSAIRE 
Ce fut mémorable ! (Il sort) 
 
LE COMTE 
Nom d’une pipe ! Que signifie cette mascarade ?  
 
SYLVESTRE 
Je crois bien qu’ils sont tous de mèche.  
 
LE COMTE 
Nous aurait-on menti à l’insu de notre plein gré ?  
 
MAMOUZELLE, applaudit 
Vous avez été parfait, Messieurs. 
 
Roberto et Augustin applaudissent  
 
SYLVESTRE 
On se moque de nous, Majesté. 
 
ROBERTO 
Vous souhaitiez revoir Juliette, n’est-ce pas, Messieurs ?  
Le nuage a envahi la pièce… 
 
AUGUSTIN 
« Sur les notes de l'Amour  
S'écouleront nos plus beaux jours; 
Saveurs de Menthe et de thym 
Accompagneront nos doux matins ! » 
 
MAMOUZELLE 
« Comme des esclaves libres,  
Prenons le temps de vivre;  
Amitié oblige, je te serai fidèle,  
Face aux ennuis, nous resterons zen ! » 
 
ROBERTO 
« Positives vibrations sur les jours lointains; Pour que la Paix règne autour de soi, D'harmonieux échanges de mains Viendront saluer le bonheur devenu  
Roi ! » 
 
MAMOUZELLE 
Dès que la nuit tombera, 
Veillée suprême devant la cheminée; 
Et la chaleur du feu scintillera 
Sur les décibels de nos plus belles années ! 
 
AUGUSTIN et MAMOUZELLE, bras dessus bras dessous 
« Du Champinelle et des chansons,  
Pour les amoureux de la vie,  
Les survivants de l'infini,  
Et quelques soient les saisons ! » 
 
ROBERTO 
« Aie donc la Foi pour compagne,  
Résiste encore au vent mauvais;  
Fais de la joie ta seule raison;  
Sur cette terre nettoie tes plaies ! » 
 
MAMOUZELLE 
« Laisse donc tes chagrins de coté,  
Déchire tes guenilles d'opprimé et 
Viens donc rejoindre sur la banquise  
Les âmes révoltées pour qui le soleil brille ! » 
 
AUGUSTIN 
« Dans notre galaxie terrienne  
L'argent n'est pas le seul emblème  
Capable de tout résoudre;  
Délivre-toi de son joug ! » 
 
ROBERTO 
« Il contribuera, certes, à ton bonheur,  
Mais il n'est pas ton seul va-tout; 
Il y a aussi la voix du cœur 
Qui te donnera l'espoir en retour ! » 
 
MAMOUZELLE et AUGUSTIN, dansent la valse 
« Du Champinelle et des chansons,  
Pour les amoureux de la vie,  
Les survivants de l'infini,  
Et quelques soient les saisons !  
 
Bénis soient les poètes !  
La vie de chacun ne s'achète, 
Elle est un trésor en nous ! »  
 
Augustin et Mamouzelle disparaissent du lieu comme par magie… 
 
Le nuage de fumée se dissipe peu à peu… entre temps, le décor de l’auberge a cédé sa place à celui du pont de la Salamandre, magnifique goélette ancrée sur les côtes marocaines…  
 
Le Comte et Sylvestre s’allonge sur une chaise longue tandis que Roberto contemple les étoiles… 
 
ROBERTO 
« Bénis soient les poètes !  
Les temps nouveaux nous guettent, 
La chance est de retour ! » 
 
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
FIN DU 20-ième EPISODE 
 
 
 
 
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