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Les Nouvelles Aventures de Roberto-SERIE2 
 
 
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GRAND PRIX 2009
PIECES THEÂTRE
SERIE 2 : 95
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EPISODE 16. LA TÊTE DANS LES NUAGES

L'Episode 16 “ LA TÊTE DANS LES NUAGES » est la deuxième partie de la pièce intégrale " DIVINE ET LA COLOMBE " (Pièce illustrée) que vous pouvez découvrir en cliquant sur ce lien 
 
 
TITRE « LES NOUVELLES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO » 
 
dans :  
 
« La tête dans les nuages » 
16-ième épisode 
 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
LA COLOMBE  
AGATHE 
APPOLINAIRE 
BAGAITA 
KAÏS 
MELANIE 
FLORE 
LE PRINCE CHARMANT 
 
 
GENRE : Comédie Fantastique 
AUTEUR : Emilien Casali  
 
Lieu : L’action débute à bord de la Salamandre…  
 
EPISODE 16 : « LA TETE DANS LES NUAGES » (2005) (Pièce illustrée)  
Deuxième partie de la pièce « Divine et la Colombe » (9 personnages) 
 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) 
 
 
Emilien CASALI  
Email : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
http://biblioscolaire.populus.ch/ 
 
 
 
 
PROLOGUE 
 
 
MADEMOISELLE DIVINE, LA COLOMBE, DES ENFANTS 
 
Nous sommes dans une cours d’école…  
 
Mademoiselle Divine joue dans la cour d'école à l'heure de la récréation en compagnie de ses camarades de classes quand soudain, une magnifique colombe se pose non loin de là. 
 
LA COLOMBE, s'adresse au groupe d'enfants avec à sa tête Mademoiselle Divine  
Approchez-vous, les enfants, j'ai à vous parler d'urgence !  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Qui es-tu ?  
 
LA COLOMBE  
Je suis une colombe, cela ne se voit pas, petite ?  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Je ne suis pas une petite ! Moi, je m'appelle Divine. Mon papa s'appelle Honoré et ma maman Julie. (Elle désigne du doigt ses copines) Elles, ce sont mes copines de classe. Et ici, tu es dans une cours d’école ! Les étrangers n’ont rien à faire ici. Qu'est-ce que tu nous veux ? Et puis d'abord, comment se fait-il que tu parles ? Un oiseau ne parle pas.  
 
LA COLOMBE  
Je ne suis pas tout à fait un oiseau comme les autres.  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Je ne te crois pas, Colombe !  
 
LA COLOMBE  
C'est pourtant vrai, je t'assure.  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Dans ce cas, bats de l'ail, Colombe ! Allez, dépêche-toi ! Tout le monde te regarde !  
 
LA COLOMBE  
Tu préfères l'ail droite ou l'ail gauche ?  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Fais comme tu voudras, Colombe ! Et surtout, dépêche-toi ! J'entends sonner la cloche, la récréation est terminée. Il faut que retourne en classe. J’ai un cours de poésie qui m’attend. Dépêche-toi, voyons !  
LA COLOMBE, bat des ailes  
Tu me crois, maintenant ?  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Bof ! Bof ! La poule de mon voisin fait exactement la même chose que toi. Vraiment, je ne vois pas ce que tu as de si différent des autres oiseaux à plumes... Bon, d'accord, tu parles ! Et alors ? Cela ne prouve rien. Moi aussi, je parle.  
 
 
LA COLOMBE  
Je l'ai remarqué.  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Tu m'excuses, mon amie la Colombe, je dois absolument rentrer en classe. Sinon, je vais me faire gronder par ma maîtresse.  
 
LA COLOMBE  
Tu as déjà voyagé dans les airs, Divine ?  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Honoré, mon papa, m'a dit qu'un jour il me ferait faire un grand voyage en avion tout là-haut dans les nuages !  
 
LA COLOMBE 
Je prie pour que ton vœu soit exaucé, Divine.  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
C’est vraiment très cool de ta part !  
 
LA COLOMBE 
Ton vœu, c’est un peu le mien aussi. 
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Vraiment ? 
 
LA COLOMBE 
A propos, ton papa t’a dit où il comptait t’emmener exactement ?  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Je ne te le dirai pas. C’est un secret entre mon papa Honoré et moi.  
 
LA COLOMBE 
Dis-moi ton secret et je te dirai le mien ensuite !  
 
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Non ! Dis-moi d’abord le tien, et ensuite, je te dirai le mien.  
 
LA COLOMBE 
De toute façon, je sais où ton Papa veut t’emmener ? 
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Tu ne trouveras jamais !  
 
LA COLOMBE 
Mais si, mais si !  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Mais non, mais non !  
 
LA COLOMBE 
Mais si, mais si !  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Très bien. Dans ce cas là, si tu trouves mon secret, moi aussi je prierai pour que ton vœu soit exaucé.  
 
LA COLOMBE 
Ah ! Ah ! je vois que tu aimes jouer.  
 
DIVINE 
J’adore jouer. 
 
LA COLOMBE 
Très bien. 
 
DIVINE 
Je t’écoute. 
 
LA COLOMBE 
Tu as déjà vu la tour Effel ?  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Mon Papa m’a dit que la tour Effel se trouvait à Paris.  
 
LA COLOMBE  
Et ton papa t’a dit aussi que c’était le plus haut monument de Paris.  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Comment tu sais tout ça, Colombe ? 
 
LA COLOMBE 
Je te l’ai dit, je ne suis pas un oiseau comme les autres.  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Tu es une maligne, Colombe !  
 
LA COLOMBE 
Pas autant que toi, Divine. 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Je te signale que tu n’as toujours pas deviné mon secret.  
 
LA COLOMBE 
Et pourtant, je ne suis pas loin du but.  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Trop tard ! Tu dois me livrer le tien à présent.  
 
LA COLOMBE 
Mais non, mais non ! 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Mais si, mais si ! 
 
LA COLOMBE 
Mais non, mais non ! 
MADEMOISELLE DIVINE 
Mais si, mais si ! 
 
LA COLOMBE 
Eh bien, j’ai trouvé ! 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Tu m’as juste parlé de la tour Effel. Et alors ? Cela ne prouve rien.  
 
LA COLOMBE 
Mais si, mais si !  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Mais non, mais non !  
 
LA COLOMBE 
Ton papa veut t’emmener en France, c’est bien cela ? 
 
 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Tu as découvert mon secret. Ce n’est pas juste, mais alors pas juste du tout !  
 
LA COLOMBE 
J’ai gagné !  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Tu m’excuses, belle colombe, mais je dois absolument retourner en classe, j’ai un cours de poésie qui m’attend.  
 
LA COLOMBE 
Un instant, Divine. Où vas-tu ? Tu ne peux pas partir comme cela. Tu dois d’abord exaucer mon vœu.  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Mais non, mais non !  
 
LA COLOMBE 
Mais si, mais si !  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Et ensuite, tu me diras ton secret ?  
 
LA COLOMBE 
Promis !  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Dans ce cas, allons-y ! C’est quoi ton vœu ?  
 
LA COLOMBE 
Tu apprends la poésie, c’est bien cela ? 
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Je commence à peine. Bon. Abrège un peu !  
 
LA COLOMBE 
J’aimerais que tu lises un poème avec moi à haute voix. Tu veux bien faire cela pour moi ?  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Tu sais bien que mes connaissances en poésie sont minimes. Je regrette, mais je n’ai jamais entendu parlé de ce poème.  
 
LA COLOMBE 
Pas de vœu, pas de secret !  
MADEMOISELLE DIVINE  
Tu es compliqué, Colombe. Si c’est comme cela, je m’en vais.  
 
LA COLOMBE 
Je lance le premier couplet, et tu poursuis. On fait comme cela, Tu vas voir, c’est magique !  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Dépêche-toi, voyons ! Dépêche-toi !  
 
LA COLOMBE 
Sur mes cahiers d'écolier 
Sur mon pupitre et les arbres 
Sur le sable de neige 
J'écris ton nom 
 
La Colombe marque un léger temps d’arrêt 
 
FIN DU PROLOGUE  
 
 
 
------------ 
 
 
ACTE 1 / SCENE 1 
 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
J’ai comme l’impression que le cours de poésie a déjà commencée.  
 
LA COLOMBE 
Surtout, reste concentrée !  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Ton poème est joli, en effet, mais je n’y arriverai pas.  
 
LA COLOMBE 
Je t’assure que tu peux le faire. Applique-toi !  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Mais non, mais non !  
 
LA COLOMBE 
Mais si, mais si !  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Zut alors ! Que ne faut-il pas faire pour découvrir un secret !  
 
 
LA COLOMBE 
Grimpe sur mon dos ! Tu trouveras beaucoup mieux l’inspiration en altitude!  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Il n’est pas question que je fugue de l’école. Si jamais papa Honoré l’apprend, il va me priver de dessert pour le restant de l’année.  
 
LA COLOMBE 
Ne t’en fais pas, il est au courant. C’est d’ailleurs lui qui m’a donné la permission de t’enlever. Papa Honoré sait parfaitement que tu n’as rien à craindre avec la Colombe de la Liberté.  
 
MADEMOISELLE DIVINE  
Et dire que mon rêve était de voler. 
 
LA COLOMBE 
En voiture, s’il vous plait !  
 
MADEMOISELLE DIVINE, grimpe sur le dos de la Colombe 
Seulement, je te préviens… on ne va pas trop loin. 
 
LA COLOMBE 
J’ai un secret à te livrer, Divine. 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Ce n’était pas trop tôt ! Je t’écoute, ma chère Colombe. 
 
LA COLOMBE 
Nous allons nous rendre ensemble dans les écoles pour y récolter des poèmes d’enfants.  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
En voilà une drôle d’idée ! 
 
LA COLOMBE 
Cela te dirait-t-il de faire le tour du monde sur mon dos ?  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
J’avais dit : pas trop loin ! 
 
LA COLOMBE 
Sur les pages lues 
Sur toutes les pages blanches 
Pierre sang papier ou cendre 
J'écris ton nom 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Sur les images dorées 
Sur les armes des guerriers 
Sur la couronne des rois 
J'écris ton nom 
 
LA COLOMBE 
Sur la jungle et le désert 
Sur les nids sur les genêts 
Sur l'écho de mon enfance 
J'écris ton nom 
 
(Première partie du poème de Paul Eluard – « Liberté ») 
 
Après quoi, Divine s’envole sur le dos de la Colombe… 
 
 
 
FIN DE LA SCENE 1  
 
 
 
------------ 
 
 
ACTE 1 / SCENE 2 
 
 
BAGAITA, APPOLINAIRE, LA COLOMBE, MADEMOISELLE DIVINE 
 
Divine est placé sur le dos de la Colombe avec qui elle plane dans les airs 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
C’est génial, mon amie la Colombe ! Trop génial ! J’ai la tête dans les nuages ! Si Papa Honoré et maman Julie voyaient ça, il n’en croirait pas leurs yeux ! J’adore planer dans les airs !  
 
LA COLOMBE 
On va bientôt atterrir, Divine. 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Déjà ! On vient à peine de décoller !  
 
LA COLOMBE 
Je viens d’apercevoir Appolinaire qui hurle près du fleuve sacré !  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
C’est qui Appolinaire ?  
 
LA COLOMBE 
C’est est un garçon très cool ! Il se rend régulièrement au bord du fleuve Congo pour adresser des complaintes au ciel.  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
En voilà une drôle d’idée ! Il ferait mieux d’apprendre ses leçons ! 
 
LA COLOMBE 
Ne t’en fais pas pour lui, Divine, Appolinaire est très doué. Il connaît ses leçons sur le bout de ses doigts. 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Hein ? Quoi ? Comment cela ?  
 
LA COLOMBE, s’apprête à atterrir au bord du fleuve Congo 
Tu verras bien, ma belle ! Bon, maintenant, accroche-toi à mon cou ! Je vais plonger dans le vide !  
 
MADEMOISELLE DIVINE, se pend à son cou 
Fais attention ! On va s’écraser, Colombe !  
 
LA COLOMBE 
Rassure-toi, Divine, j’ai des milliers d’heures de vol derrière moi.  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Je tiens trop à ma vie. 
 
LA COLOMBE 
Tu sais, chez moi, l’atterrissage, c’est comme le décollage, un jeu d’enfant ! Vois  
plutôt ! (La Colombe plonge dans le vide)  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Au secours !  
 
LA COLOMBE, atterrit 
Et hop là ! Atterrissage en douceur !  
 
MADEMOISELLE DIVINE, applaudit 
Bravo !  
 
La colombe atterrit au bord du fleuve Congo à quelques pas de Appolinaire qui médite 
 
 
FIN DE LA SCENE 2  
 
 
------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 3 
 
 
LA COLOMBE, lui pose le doigt sur la bouche 
Silence ! Tu vois bien qu’Appolinaire médite.  
 
APPOLINAIRE 
Lorsque l'enfant paraît le cercle de famille  
Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brille  
Fait briller tous les yeux,  
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être ?  
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux.  
Enfant vous êtes l'aube et mon âme est la plaine  
Qui des plus douces fleurs embaume son haleine  
Qu'on ose pas toucher,  
Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire  
On rit, on se récrie, on l'appelle et sa mère  
Tremble à le voir marcher...  
Les yeux des enfants ont une douceur infinie,  
Et leur petites mains, joyeuses et bénies,  
Ignorent le mal encore !  
Jamais, vos jeunes pas n'ont touché notre fange, A l'auréole d'or !  
La nuit lorsque tout dort, quand l'esprit rêve, à l'heure  
Où l'on entend parfois une petite voix qui pleure,  
Sur des ailes d'azur,  
Sans le comprendre encore, vous explorez le monde.  
Double virginité : corps où rien n'est immonde,  
Ame où rien n'est impur !  
Il est si beau l'enfant avec son doux sourire,  
Ses deux grands yeux ouverts qui ne savent pas mentir.  
Dans le mal triomphant :  
Préserve-moi Seigneur, d'été sans fleurs vermeilles,  
De cage sans oiseaux, de ruche sans abeilles,  
D'une Maison sans enfants ... 
Lorsque l'enfant paraît - (Victor Hugo)  
 
 
MADEMOISELLE DIVINE, s’approche de lui et lui tape sur l’épaule 
Bonjour, mon frère !  
 
APPOLINAIRE 
Salut, petite sœur ! Moi, c’est Appolinaire !  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Je m’appelle Divine. Et voici dame la Colombe.  
 
 
LA COLOMBE 
Bonjour, Monsieur Appolinaire !  
 
APPOLINAIRE 
Je peux savoir ce que vous faites ici, tous les deux ?  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
J’ai été désignée pour récolter des poèmes dans le monde entier.  
 
APPOLINAIRE 
C’est quoi cette blague ?  
 
LA COLOMBE 
Divine dit la vérité, mon frère !  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Seulement voilà, je n’ai pas de panier pour les récolter.  
 
LA COLOMBE, fait apparaître un panier 
Il suffisait de le demander, Divine. 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Ouahou ! Comment tu fais ça ?  
 
LA COLOMBE 
N’oublie pas que j’ai plus d’un tour dans mon sac.  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Un jour où l’autre, il faudra que tu me donnes des cours de magie. 
 
LA COLOMBE 
Pas de problème !  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
C’est vrai ! Je vais devenir une magicienne ?  
 
LA COLOMBE 
Puisque je te le dis !  
 
APPOLINAIRE 
Ce n’est pas que je m’ennuie, les amis, mais la nuit va bientôt tomber… il faut que je retourne au village.  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Tu me donnes/un poème avant de partir. 
 
APPOLINAIRE 
Trop tard, Mademoiselle Divine ! Je viens d’en lancer un dans le ciel ! (Il s’apprête à partir) Bonsoir !  
 
MADEMOISELLE DIVINE, le retient par le bras 
Je ne peux pas quitter le fleuve Congo bredouille. De quoi vais-je avoir l’air, maintenant ?  
 
APPOLINAIRE 
Tu es tenace, petite sœur. 
 
LA COLOMBE 
Mademoiselle Divine sait ce qu’elle veut dans la vie.  
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Exactement ! (Elle lui tend son panier) Allez ! Donne-moi un poème avant de  
partir ! Tu veux bien ?  
 
APPOLINAIRE, se saisit du panier 
Grâce à toi, Divine, je vais retrouver ma dignité. Je vais te livrer le plus beau de  
mes poèmes. Satisfaite ? 
 
MADEMOISELLE DIVINE, lui fait un gros bisou sur la joue 
C’est comme ça que je t’aime, mon frère !  
 
APPOLINAIRE, chante en balançant lentement le panier 
Sur tous mes chiffons d'azur 
Sur l'étang soleil moisi 
Sur le lac lune vivante 
J'écris ton nom 
 
Sur les champs sur l'horizon 
Sur les ailes des oiseaux 
Et sur le moulin des ombres 
J'écris ton nom 
 
(Seconde partie du poème « Liberté » de Paul Eluard)  
 
BAGAITA, surgit au même moment prenant Appolinaire par le bras 
Enfants d'un jour, ô nouveaux nés,  
Petites bouches, petits nez,  
Petites lèvres demi-closes  
Membres tremblants,  
Si frais, si blancs,  
Si roses.  
Enfants d'un jour, ô nouveaux nés,  
Pour le bonheur que vous donnez  
A vous voir dormir dans vos langes  
Espoir des nids  
Soyez bénits !  
Chers anges !  
Pour vos grands yeux effarouchés  
Que sous vos draps blancs vous cachez,  
Pour vos sourires, vos pleurs même,  
Tout ce qu'en vous,  
Etres si doux,  
On aime !  
 
Lorsque sur vos chauds oreillers,  
En souriant vous sommeillez,  
Près de vous tout bas, ô merveille !  
Une voix dit :  
- Dors beau petit,  
Je veille.  
 
C'est la voix de l'ange gardien,  
Dormez, dormez, ne craignez rien,  
Rêvez, sous ses ailes de neige,  
Le beau jaloux  
Vous berce et vous  
Protège. 
 
Enfants d'un jour, ô nouveaux nés,  
Au Paradis, d'où vous venez.  
Un léger fil d'or vous rattache  
A ce fil d'or  
Tient l'âme, encor(e)  
Sans tache.  
 
Vous êtes à toute maison  
Ce que la fleur est au gazon,  
Ce qu'au ciel est l'étoile blanche  
Ce qu'un peu d'eau  
Est au roseau  
Qui penche. 
Mais vous avez de plus encor(e)  
Ce que n'a pas l'étoile d'or,  
Ce qui manque aux fleurs les plus belles :  
Bonheur pour nous  
Vous avez tous  
Des ailes. 
Les ailes des petits enfants - (Alphonse Daudet 1840-1897)  
 
Bagaita prend Appolinaire par le bras et l’entraîne avec lui. 
 
MADEMOISELLE DIVINE 
Là, c’est clair, je reste sans voix !  
Appolinaire remet le panier à Divine et quitte les lieux avec Bagaita… 
Après quoi, Divine grimpe sur le dos de la Colombe et s’envole… 
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
 
------------ 
 
ACTE 1 / SCENE 4 
 
 
MADEMOISELLE DIVINE, LA COLOMBE, FLORE, LE PRINCE CHARMANT, MELANIE, KAÏS 
 
Divine est placé sur le dos de la Colombe avec qui elle vole sans le ciel  
LA COLOMBE, chante 
« Il y a le ciel, le soleil et la mer… il y a le ciel, le soleil et la mer… » 
 
DIVINE 
Je me demande où sont passés les nuages ?  
 
LA COLOMBE 
Dans le pays que nous survolons, la pluie est rare en été.  
 
DIVINE 
Les nuages me manquent drôlement. J’aime bien y plonger ma tête.  
 
LE COLOMBE 
Hélas, par temps caniculaire, tu ne risques pas d’en voir beaucoup par ici.  
 
DIVINE 
Vivement qu’on change de pays !  
 
LE COLOMBE 
Tu veux déjà quitter la France ? 
 
DIVINE 
Nous sommes en France ? Chouette : On va voir la tour Eiffel ! 
 
LE COLOMBE, chante 
« Il y a le ciel, le soleil et la mer… il y a le ciel, le soleil et la mer… »  
 
DIVINE 
J’ai soif, Colombe !  
 
LE COLOMBE, chante 
« Il y a le ciel, le soleil et la mer… il y a le ciel, le soleil et la mer… »  
 
DIVINE 
Ohé ! Tu m’écoutes quand je parle ? 
 
LE COLOMBE 
Qui dit « canicule » dit « sécheresse » ! 
 
DIVINE 
Je ne veux pas mourir assoiffée !  
 
LE COLOMBE 
Rassure-toi, Divine, on finira bien par trouver un point d’eau quelque part.  
 
DIVINE 
Mon Papa Honoré m’a dit qu’il y avait beaucoup de lacs et de rivières en France. 
 
LE COLOMBE 
Il est formellement interdit de boire l’eau des lacs et des rivières, Divine, pour cause d’intoxication. Tu n’es pas sans ignoré, ma chère, que les industries y ont déversé leurs déchets… que 80 pour cent des rivières sont polluées. Triste constat, je sais bien.  
 
DIVINE 
Je meurs de soif, Colombe !  
 
LE COLOMBE 
La seule eau potable est celle qui coule du robinet. Une eau bien traitée. Il y a aussi les sources qui dorment dans des bouteilles en plastic.  
 
DIVINE 
Des sources qui… quoi ? 
 
LE COLOMBE 
De l’eau d’Evian !  
 
DIVINE 
Connais pas !  
 
LE COLOMBE 
Il y aussi l’eau de Contrexéville. 
 
DIVINE 
J’ai hâte de connaître cela !  
 
LE COLOMBE 
J’aperçois un village à 2000 lieues plus bas. Accroche-toi à mon cou, je vais plonger dans le vide !  
 
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
 
--------- 
 
ACTE 1 / SCENE 5 
Quelques instants plus tard, la colombe atterrit dans un jardin. 
KAÏS, est assise sur le rebord de la fenêtre 
Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte,  
Peindre ensuite quelque chose de joli, de simple et de beau,  
Placer ensuite la toile contre un arbre ou dans un jardin.  
Se cacher derrière l'arbre, silencieusement sans bouger...  
Le portrait d'un oiseau –Première partie - (Jacques Prévert 1903-1976)  
 
LA COLOMBE, interpelle Kaïs 
Hep ! Mademoiselle Kaïs ! Tu veux bien me passer une bouteille d’eau, s’il te plait ? Divine et moi mourrons de soif !  
 
KAÏS 
Qu’est-ce que vous faites dans mon jardin ? Et puis, d’abord, je ne vous connaîs pas. 
 
LA COLOMBE 
Moi, je te connais. Mais dis-moi, pourquoi gémis-tu de la sorte sur le rebord de ta fenêtre ? 
 
KAÏS 
Parfois l'oiseau arrive vite, ou bien des années après,  
Ne pas se décourager : attendre.  
Si l'oiseau arrive, attendre que l'oiseau pénètre dans sa cage,  
fermer alors tout doucement la porte avec le pinceau,  
Puis effacer un à un tous les barreaux... Peindre ensuite le vert feuillage, la fraîcheur du vent, la poussière du soleil, le bruit des bêtes, de l'herbe dans la chaleur de l'été.  
Si l'oiseau chante c'est bon signe, vous pouvez alors signer le tableau en arrachant tout doucement une des plumes de l'oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau. 
Le portrait d'un oiseau – Seconde partie - (Jacques Prévert 1903-1976) 
 
LA COLOMBE 
Ah ! Je comprends mieux maintenant : tu es poétesse !  
 
KAÏS 
Et après ? 
 
LA COLOMBE 
Cela tombe bien, Mademoiselle Divine a pour mission de récolter des poèmes dans le monde entier auprès des enfants et adolescents ? 
 
 
KAÏS 
Contente de l’apprendre.  
 
DIVINE 
C’est cool ! Tu vas pouvoir m’en donner un.  
 
KAÏS 
Et tu comptes en faire quoi ensuite ?  
 
DIVINE 
Le faire découvrir à tous les enfants de la Francophonie.  
 
KAÏS 
Mes poèmes n’intéressent personne.  
 
DIVINE 
Bien sûr que oui. 
 
LA COLOMBE 
Rends-toi compte, Kaïs, tu vas être connu dans le monde entier ! Tout le monde va savoir ce que tu as dans le cœur. 
 
DIVINE 
C’est génial, tu ne trouves pas ? 
 
FIN DE LA SCENE 5  
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 6 
 
 
 
KAÏS 
Et bien entendu, il faut payer pour participer à ce jeu.  
 
LA COLOMBE 
Absolument pas !  
 
KAÏS 
Je ne te crois pas, Colombe. 
 
LA COLOMBE 
Je t’assure que c’est vrai, Kaïs. 
 
KAÏS 
Rien n’est gratuit de nos jours, Je ne te crois pas. 
 
 
DIVINE 
Tu as raison, Kaïs !  
 
LA COLOMBE 
Tais-toi, Divine ! Ne raconte pas de bêtises ! C’est gratuit et plus que gratuit !  
 
DIVINE 
Mais non, mais non !  
 
LA COLOMBE 
Mais si, mais si !  
 
DIVINE 
Mais non, mais non !  
 
LA COLOMBE 
Mais si, mais si !  
 
KAÏS 
Bon, faudrait savoir… je dois payer pour vous donner un poème, oui ou non ?  
 
DIVINE 
Nous récolterons ton poème à condition que tu me montres la source qui coule dans une bouteille en plastic.  
 
KAÏS 
C’est quoi ce délire ?  
 
LA COLOMBE 
Une bouteille d’Evian !  
 
DIVINE 
J’ai soif !  
 
KAÏS 
Mais d’où peuvent-ils bien sortir, ces deux assoiffés ? Vous arrivez du désert ? 
 
DIVINE 
Tu veux que les enfants découvrent ton poème, oui ou non ? Bon, dépêche-toi !  
 
 
 
LA COLOMBE 
Cela suffit, Divine ! C’est quoi ces manières ? Depuis quand marchandes-tu ? Ce n’est pas ce qui était convenu entre nous, voyons !  
 
DIVINE 
Mais si, mais si !  
 
LA COLOMBE 
Mais non, mais non !  
DIVINE 
Mais si, mais si !  
 
LA COLOMBE 
Mais non, mais non !  
 
KAÏS, siffle 
Bon, c’est d’accord ! J’accepte ! Tu l’auras ta bouteille d’eau ! 
 
DIVINE 
C’est super ! Je vais boire une bouteille d’Evian !  
 
KAÏS 
Désolé, je n’ai pas d’Evian. En revanche, j’ai du contrex ! (Il lui montre une bouteille d’eau) Elle contient un litre d’eau. 
 
DIVINE 
Ce n’est pas ce que j’ai demandé.  
 
KAÏS 
Mais si, mais si !  
 
DIVINE 
Mais non, mais non !  
 
KAÏS 
Mais si, mais si !  
 
LA COLOMBE 
Bon, abrégez les enfants ! J’ai soif !  
 
DIVINE, place son panier sous la fenêtre 
Dépose la bouteille dans le panier, Kaïs !  
 
KAÏS 
C’est toujours d’accord pour mon poème, les amis ?  
 
DIVINE 
Magne-toi, Kaïs ! Nous sommes sur le point de mourir de soif !  
 
KAÏS 
Mais avant toute chose, je déclame mon poème. 
 
DIVINE 
Mais non, mais non !  
 
KAÏS 
Mais si, mais si !  
 
DIVINE 
Mais non, mais non !  
 
KAÏS 
Mais si, mais si !  
 
LA COLOMBE 
Accordé !  
 
 
FIN DE LA SCENE 6 
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 7 
 
 
Divine se place sous la fenêtre le panier à la main 
 
KAÏS, déclame son poème à haute voix la bouteille à la main  
C'est un trou de verdure où chante une rivière  
Accrochant follement aux herbes des haillons  
D'argent ; où le soleil de la montagne fière,  
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.  
 
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,  
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,  
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,  
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.  
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme  
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :  
Nature, berce-le chaudement : il a froid.  
 
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;  
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine  
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. 
 
Le dormeur du Val - (Arthur Rimbaud 1854-1891)  
Divine et la Combe applaudissent 
 
Kaïs dépose ensuite la bouteille d’eau dans le panier et quitte le rebord de la fenêtre 
 
LA COLOMBE, se saisit de la bouteille 
A ta santé, Kaïs !  
 
 
FIN DE LA SCENE 7 
 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 8 
 
 
Divine et la Colombe s’abreuvent 
DIVINE  
Elle est drôlement bonne cette source de Contrex ! J’adore !  
 
LA COLOMBE, lui retire la bouteille des mains 
Oui, ben… ce n’est pas une raison pour tout boire. Laisse s’en un peu. La route  
est encore longue ! (Elle dépose la bouteille dans le panier)  
 
MELANIE, rentre dans le jardin, accompagnée de Flore 
Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup 
Il enrichit ceux qui le reçoivent 
Sans appauvrir ceux qui le donnent 
Il ne dure qu'un instant 
Mais son souvenir est parfois éternel 
Personne n'est assez riche pour s'en passer 
 
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter 
Il crée le bonheur au foyer 
Il est le signe sensible de l'amitié 
Un sourire donne du repos à l'être fatigué 
Rend du courage au plus découragé 
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler 
Car c'est une chose qui n'a de valeur 
Qu'à partir du moment où il se donne 
Et si quelquefois vous rencontrez une personne 
Qui ne sait plus avoir le sourire 
Soyez généreuse, donnez-lui le vôtre 
Car nul n'a autant besoin d'un sourire 
Que celui qui ne peut en donner aux autres. 
 
FLORE 
Merci pour tes dix conseils, Mélanie !  
 
MELANIE 
Tu es mon amie.  
 
DIVINE, accourt au devant des filles 
Vous arrivez à temps, les filles. La colombe et moi étions sur le point de nous envoler. Allez-y ! Déposez vos poèmes dans le panier !  
 
 
 
 
FLORE 
Si tu es las et que la route te paraît longue 
Si tu t'aperçois que tu t'es trompé de chemin 
Ne te laisse pas couler au fil des jours et du temps 
Recommence... 
Si la vie te semble trop absurde 
Si tu es déçu par trop de choses et trop de gens 
Ne cherche pas à comprendre pourquoi 
 
Recommence... 
 
Si tu as essayé d'aimer et d'être utile 
Si tu as connu ta pauvreté et tes limites 
Ne laisse pas là une tâche à moitié faite 
Recommence... 
Si les autres te regardent avec reproche 
S'ils sont déçus par toi, irrités 
Ne te révolte pas, ne leur demande rien 
Recommence... 
Car l'arbre rebourgeonne en oubliant l'hiver 
Car le rameau fleurit sans demander pourquoi 
Car l'oiseau fait son nid sans songer à l'automne 
Car la vie est espoir et recommencement. 
Auteur non connu 
Tout le monde applaudit 
 
LE PRINCE CHARMANT, surgit  
Je t’ai dit de ne plus remettre les pieds ici, Flore ! Va-t-en !  
 
MELANIE 
Pas question !  
 
LE PRINCE CHARMANT  
De quoi je me mêle, Mélanie ?  
 
FLORE 
Mélanie est ma copine. Tu l’as laisse tranquille !  
 
LE PRINCE CHARMANT 
Que viens-tu faire dans mon jardin, Flore ? Va-t-en !  
 
FLORE 
J’attends tes explications.  
 
LE PRINCE CHARMANT 
Je n’ai rien à te dire.  
 
FLORE 
Tu n’es pas cool comme prince charmant.  
 
LE PRINCE CHARMANT 
Je fais ce que je peux.  
 
FLORE 
Réfléchis tout de même. 
 
LE PRINCE CHARMANT 
C’est tout vu ! Bon, très bien, c’est moi qui m’en vais ! (Il s’apprête à partir) 
 
MELANIE, retient le prince charmant par le bras 
Dis-moi quelque chose. 
 
LE PRINCE CHARMANT 
Mignonne, allons voir si la rose  
Qui ce matin avait éclose  
Sa robe de pourpre au soleil  
A point perdu cette vêprée  
Les plis de sa robe pourprée  
Et son teint au vôtre pareil.  
Las ! voyez comme en peu d'espace,  
Mignonne, elle a dessus la place,  
Las, las ! ses beautés laissé choir !  
O vraiment marâtre Nature  
Puisqu'une telle fleur ne dure  
Que du matin jusque au soir !  
Donc si vous me croyez, mignonne,  
Tandis que votre âge fleuronne  
En sa plus verte nouveauté,  
Cueillez, cueillez votre jeunesse :  
Comme à cette fleur la vieillesse  
Fera ternir votre beauté. 
La Rose (Pierre de Ronsard : 1524 - 1585) (Odes 1,17)  
 
FLORE, danse avec le prince charmant tout en déclamant son poème 
On ne peut me connaître  
Mieux que tu me connais  
Tes yeux dans lesquels nous dormons  
Tous les deux,  
Ont fait à mes lumières d'homme  
Un sort meilleur qu'aux nuits du monde.  
Tes yeux dans lesquels je voyage  
Ont donné aux gestes des routes  
Un sens détaché de la terre.  
 
FLORE, poursuit 
Dans tes yeux ceux qui nous révèlent  
Notre solitude infinie  
Ne sont plus ce qu'ils croyaient être.  
On ne peut te connaître, mieux que je te connais.  
Elle est debout sur mes paupières  
Et ses cheveux sont dans les miens  
Elle a la forme de mes mains  
Elle a la couleur de mes yeux,  
Elle s'engloutit dans mon ombre  
Comme une pierre sur le ciel.  
Elle a toujours les yeux ouverts  
Et ne me laisse pas dormir,  
Ses rêves en pleine lumière  
Font s'évaporer les soleils... 
 
LES YEUX FERTILES - (Paul Eluard 1895-1952)  
Le prince charmant prend Flore par la main et quitte les lieux ; Mélanie s’en va de son coté… 
 
LA COLOMBE 
Mademoiselle Divine a-t-elle récolté suffisamment de poème pour aujourd’hui ? 
 
DIVINE 
Fabuleux ! Je suis rassasiée ! 
 
LA COLOMBE 
Et maintenant, si nous allions voir la tour Eiffel ?  
 
DIVINE, grimpe sur le dos de la Colombe 
C’est une bonne idée !  
 
LA COLOMBE 
Décollage immédiat !  
Divine et la Colombe s’envolent rapidement 
 
FIN DE LA SCENE 8 
 
Fin du 16-ième EPISODE 
 
 
 
 
 
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